Depuis quelques jours, une rumeur de rachat secoue l’Olympique de Marseille. Loin des spéculations sur l’identité d’un éventuel repreneur, un rachat du club est-il nécessaire ?
Panorama de la situation
À l’heure actuelle, le bilan de l’ère McCourt est très mitigé. Malgré une finale de Ligue Europa, la stabilité sportive et économique du club semblent très loin. Un parcours pitoyable en Ligue des Champions, une dette colossale et des supporters en crise. La faute à qui ?
Tout d’abord à Jacques-Henri Eyraud, qui a mis en danger la santé financière du club phocéen. Un énorme salaire pour des performances moyennes, voilà comment illustrer la stratégie de recrutement de départ. Dimitri Payet, auteur d’un bon Euro 2016, recruté pour 29 millions d’euro, cela peut sembler énorme, pour un joueur dont la carrière est marquée par l’irrégularité. Néanmoins, Payet a su aligner de bonnes performances, malgré des creux et une forme physique loin d’être irréprochable.
L’exemple le plus criant, se nomme Grégory Sertic qui, sous ses 25 matches (toutes compétitions confondues) sur 3 saisons, a bénéficié d’un salaire mensuel de 200 000 €. La faute du joueur ? Certainement pas, la faute d’une direction incompétente, qui a dilapidé de l’argent dans des investissements plus que tangibles.
Salaire d’une footballeuse de l’équipe de France : 2 500 €.
Salaire de Grégory Sertic : 200 000 €.Conclusion : payez les footballeuses 250 000 € par mois.
— Winamax Sport (@WinamaxSport) June 13, 2019
Côté communication, la direction de l’Olympique de Marseille, est encore sur un terrain glissant. L’erreur originelle du propriétaire du club ? Avoir pensé qu’un club de foot était une entreprise comme une autre. Mettre un ancien directeur de communication de l’OM, en tant que président de club de l’OM, relève d’une pure folie, quand on connaît l’importance du club au sein de la cité phocéenne et de ses alentours.
Car JHE, a multiplié les cascades en terme de communication. Par exemple, annoncer le projet de recruter un « grand attaquant », pour finalement recruter Kostas Mitroglou, illustration parfaite de l’achat panique.
Plus récemment, le président du club avait été « frappé de voir que 99% des collaborateurs du club étaient marseillais », ce dernier jugeant que le supportérisme en interne représentait un danger pour la culture de l’entreprise. Cette communication, des plus ahurissantes, a précipité un divorce plus qu’inéluctable, entre lui et les supporters.
Symbole de ce divorce, l’invasion de supporters à La Commanderie (centre d’entraînement). Situation commentée par le président, avec une référence à « l’OM des magouilles » (allusion aux différentes affaires et accusations judiciaire dont le club a été sujet), qui une fois de plus devrait susciter la polémique.
Le début d’un nouveau cycle ?
Malgré un climat sous haute tension, l’annonce d’un rachat pourrait être plus que bénéfique pour le club phocéen.
Tout d’abord, l’OM est en bonne posture pour entamer un nouveau cycle avec un nouvel effectif. À commencer par l’entraineur. De fait André Villas-Boas a posé sa démission, à la suite du désaccord sportif, sur le recrutement d’Olivier Ntcham. Marseille, a donc les cartes en main afin de choisir son futur technicien. Même si le nom de Jorge Sampaoli revient régulièrement (disciple de Bielsa), l’OM tient la possibilité de ramener un jeu flamboyant et séduisant au sein d’un Vélodrome, un peu endormi face au pragmatisme proposé par l’ancien entraineur.
Si Villas-Boas n’a pas pu proposer un jeu de qualité, c’est en partie à cause du trop maigre effectif à sa disposition. Un rachat, permettrait de rebâtir un effectif solide. Le départ acté de Thauvin en fin de saison, ainsi que le départ d’un Strootman (plus gros salaire du club) et de Sanson, vont permettre de repartir avec un effectif différent. En atteste l’arrivée de Ntcham, Tongya et Milik.
Cependant, les rumeurs de rachats se font récurrentes et sont régulièrement balayées d’un revers de main. De plus, si le rachat se fait, les supporters de l’OM doivent se méfier. De fait, bon nombre de clubs sont repris en Ligue 1, à des fins uniquement financière (système de trading par exemple), et entraîne le club dans une instabilité sportive et financière récurrente. On peut illustrer cet exemple avec des clubs comme Monaco ou encore le LOSC, qui sont aujourd’hui dans le haut de tableau de ligue 1, mais qui ont frôlé la relégation quelques années plus tôt. Gare aux prochaines semaines, la situation est sous haute tension …