Hier, Trente Trois Degrés était présent au défilé Issey Miyake à Paris à l’occasion de la Fashion Week. La maison japonaise souhaitait partager des émotions pour rassembler des gens de cultures différentes. C’est donc un show coloré, artistique et quelque peu engagé que nous présente Satoshi Kondo sous la verrière du Lycée Carnot.
« Sommes-nous liés au-delà des langues et des cultures, par les émotions que nous partageons ? », la question est posée dans la note d’intention du défilé, nous annonçant d’avantage ce qui nous attend. Un défilé et une collection à présenter, certes, mais également un message important à faire passer. Lier les gens de cultures différentes par la magie des vêtements, reliés les uns aux autres, c’est ce qu’a voulu expliquer indirectement le directeur artistique de la maison, Satoshi Kondo.
Tout commence par des silhouettes dessinées en noir sur un mur de papier blanc, découpées ensuite, dévoilant les mannequins, comme emprisonnées dans des pièces moulantes structurées de bandes noires. Une ligne peu courante chez Issey Miyake, plutôt connu pour ses vêtements amples et libres de mouvement qui s’adaptent à toutes morphologies. Une ouverture qui symbolise le plaisir des enfants à créer de leurs mains : « Jubilation à fabriquer quelque chose avec ses propres mains (…) temps suspendu de l’enfance. Les cinq sens en éveil dont tout notre corps palpite. »
La collection passe du blanc au noir, à la couleur, pour revenir à des couleurs beaucoup plus épurées telles que le beige, pour ensuite revenir à une palette de couleurs riches allant des basiques aux nuances vitaminées. Des pièces monochromes ou évoquent d’avantage le melting-pot culturel.
Des pièces modulables font alors leur apparition sur le catwalk, avec des doudounes ultra oversize pour l’hiver prochain, et des pantalons assortis. Le haut comme le bas sont équipés de zips multiples qui permettent de moduler les pièces selon nos envies et nos goûts. Les couleurs sont cette fois-ci mélangées : du rouge, du jaune, du noir, du blanc et du beige.
Pour clôturer ce défilé poétique, femmes et hommes de tailles et de morphologies différentes, évoluent en groupe, liés par les manches de tuniques ou de pulls amples. D’abord de couleurs épurés, le style reste toujours le même. Cependant, les couleurs évoluent et tirent vers des couleurs vives telles que le bleu électrique, le orange, le violet ou encore le rose. Le tout est alimenté de mini-chorégraphies contemporaines où on voient des mannequins sourires, s’approcher des invités et même les saluer. Une marque de fabrique chez la maison de couture japonaise mais une attitude peu courante dans le milieu de la mode, qui doit a toujours l’air strict.
Enfin, sous la verrière de la cour du lycée Carnot, lieu où Issey Miyake a maintenant l’habitude de présenter ses défilés, laisse entrer la lumière et offre un terrain de jeu pour les mannequins. En arrivant de part et d’autre de la salle, ils descendent, remontent et évoluent dans la pièce en donnant un effet de bazar organisé. La démarche des mannequins est rythmée par la musique diffusée dans la salle allant d’un rythme extrêmement lent, à un autre d’avantage enjoué.