Inspiration ou appropriation ? Dans le monde la mode, la différence est très nuancée.
L’appropriation culturelle existe depuis l’esclavage et la colonisation, même si aujourd’hui, les deux font « partie» du passé, plusieurs séquelles de celle-ci sont restées instaurées dans la société.
En pratique dans l’industrie de la mode, le créateur utilise non seulement des textiles, mais aussi des accessoires, des imprimés et même des traits de beautés comme des coiffures, maquillages entre autres d’une ethnie, en la revendiquant sienne sans créditer l’origine de celle-ci. Nous savons déjà que l’inspiration est abstraite, l’être humain peut s’inspirer de tout et n’importe quoi.
Mais l’importance, c’est de créditer l’origine de ces sources ethniques, mais aussi prendre en considération l’histoire de celle-ci et ne pas manquer de respect aux personnes qui appartiennent à cette culture.
Le problème avec l’appropriation culturelle dans l’industrie de la mode est que celle-ci renforce la suprématie de la culture dominante. On voit généralement ce problème chez les marques occidentales qui s’attribuent des références de cultures non-dominantes lors des Fashion Week. Et cela en proposant des collections vues comme irrespectueuses afin de pouvoir générer du profit. Cette suprématie consiste à bénéficier des propriétés des personnes racisées, tout en excluant ces personnes.
Victoria Secret et sa coiffe
En 2012, lors d’un défilé Victoria Secret fait défiler Karlie Kloss. Celle-ci portait une coiffe originaire du peuple natif américain, les Amérindiens. Cette coiffe, est portée essentiellement pendant des cérémonies religieuses, car fortement chargée de symboles pour le peuple amérindien. Plusieurs ont trouvé qu’ici, la marque manque de respect non seulement au peuple natif, mais s’approprie cette coiffe comme un accessoire de beauté.
Le Indy Full turban de Gucci
En 2019, c’est la maison italienne Gucci qui fait parler d’elle, déjà accusée d’appropriation culture à cause de son « col polo cagoule » qui faisait référence au blackface. Cette fois-ci Gucci offense la communauté indienne, principalement les sikhs, les croyants de cette religion. Considérée comme insensible religieusement parlant, la maison de couture italienne est réprimandée par la communauté sikh sur les réseaux sociaux. «Pas seulement un accessoire de mode, mais c’est aussi un objet de foi religieusement sacré »- Sikh Coalition
Carolina Herrera et leurs textiles
En 2020, le gouvernement mexicain a dénoncé la marque de mode américaine Carolina Herrera pour appropriation culturelle, après le lancement de sa collection Resort 2020. La ministre mexicaine de la Culture, Alejandra Frausto, a envoyé une lettre à la créatrice vénézuélienne (partie de la marque en 2019) et à son nouveau directeur créatif, Wes Gordon, à cause de leur utilisation des textiles indigènes dont le créateur n’a pas crédité l’origine des textiles.