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Monsieur Bonheur : le photographe humain et visionnaire – INTERVIEW

par Sasha Abgral 24 janvier 2021
par Sasha Abgral 24 janvier 2021
2,9K

Il commence à être connu dans tout l’hexagone tant son travail et sa passion inspirent la nouvelle génération. Son profil atypique et son parcours font de lui un autodidacte juste et engagé. Monsieur Bonheur répond à notre interview, celle d’un photographe qui pourrait bien, un jour, être amené à photographier l’histoire et à l’intégrer.

Te vois-tu comme un porte-parole du 93 ?

Je ne m’attendais absolument pas à être autant partagé par les médias. La « Trilogie du Bonheur » a été lancée en 2014, avant toute cette sorte de hype sur la banlieue. C’était très frais encore, et je n’aurais jamais pensé que les photos que je prenais dès lors auraient autant d’impact et que je deviendrais photographe de profession.

 

Quels ont été tes premiers liens avec la photographie ?

Je suis né en 1990.  Donc vers mes 10 ans, le numérique est arrivé et j’ai baigné dedans. L’arrivée d’internet m’a également initié à la photographie. Mais ma famille, sauf ma mère qui utilisait un compact 35mm (que j’utilise maintenant pour mes réalisations), n’a pas constitué de vrai départ dans mon envie de faire ce métier. C’est venu par instinct, par simple envie de prendre des photos, comme tout le monde le fait maintenant avec son smartphone. Cependant, je ne pense pas uniquement « photographie ». Je ne suis pas un passionné de ce secteur, mais un passionné de la vie.

Monsieur-Bonheur

De Alzheimer à Renaissance, qu’est-ce qui a changé pour toi ?

Je dirais que ce qui a le plus changé, c’est ce que j’ai envie de montrer à travers mes photos. La Trilogie du Bonheur avait pour but de montrer mes engagements en tant que personne. J’ai aussi emménagé à Paris et y ai vécu une désillusion. Je me voyais arriver dans la ville de l’élite, la ville de l’art et de la mode. Mais une fois que j’ai emménagé, mon salaire ne me suffisait plus. On me jugeait en soirée, on me jugeait sur ma culture. Plutôt que de me refermer sur moi-même, j’ai voulu comprendre. C’est de là qu’est née l’envie de changer le regard sur la banlieue et les cités avec la photo. Je veux montrer autre chose : de la douceur, une mélodie, de la « poésie urbaine », je dirais. Je ne m’attendais pas à de tels retours.

« C’est mon entourage qui m’inspire à 100% »

D’où te vient ton inspiration ?

C’est mon entourage qui m’inspire à 100%. Que ce soit ma mère par ses discours, mes frères et sœurs par leur détermination, ou bien même des mecs qui sont dans l’illicite qui m’encouragent à réussir. Je reçois aussi de nombreux retours positifs ainsi qu’un bon accueil quand je retourne chez moi. J’y retrouve mes bases, mes habitudes, mon langage et mes amis. Je ne suis absolument pas inspiré par le travail d’autres artistes, mais par leur personnalité propre. Cela comprend la manière dont ils vont parler de leur travail, le message passé dans celui-ci… C’est ça qui aura plus tendance à m’inspirer. J’ai toujours préféré, quand j’étudiais l’art, les mouvements avant-gardistes, ceux qui étaient à contre-courant de ce que l’on voyait partout.

Quels sont tes liens avec la Gare du Nord ?

J’ai pris la Gare du Nord très tôt. J’ai passé mes premiers jours à Bondy, puis Aubervilliers et Aulnay-sous-Bois. Le RER B traverse ces deux dernières villes donc je passe énormément par la Gare du Nord. Je me souviens des manifestations étudiantes en 2008 dont le point de rendez-vous était la gare. Je trouvais ça dingue que tous les jeunes de Paris et sa banlieue se donnaient rendez-vous ici. On se rencontrait tous pour la même chose. C’est aussi là que je me suis rendu compte pour la première fois que la jeunesse pouvait faire quelque chose, se battre contre l’injustice. Cette gare est infinie, elle ne s’arrête jamais, un peu à l’instar de la ville même. On y voit tous les styles, toutes les personnalités. C’est assez fascinant. Châtelet et Gare du Nord sont des incontournables pour les parisiens.

 

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Quelle aurait-été la citation sous ton propre portrait ?

Bonne question ! En vérité je n’y ai jamais réfléchi. La question principale que l’on posait aux gens exposés était : « qu’est-ce que vous faites à Gare du Nord ? ». J’aurais sûrement dit : « Je viens chercher mes pellicules à Poissonnière », « Je viens pour une interview », « Je suis sur un départ pour aller prendre quelqu’un en photo en banlieue Nord ».

 

« On critique beaucoup le 93 mais je trouve qu’il est à l’image de la France »

On associe trop souvent la banlieue, dont le 93, à de mauvaises choses. Comment le définirais-tu ?

C’est compliqué. Le 93 c’est énormément de villes, avec énormément de cités, avec énormément de gens. Généraliser ce département, que ce soit en bien ou en mal, serait une mauvaise chose pour moi. En revanche, je dirais « diversité » : de population, de personnes, de profils. Il y a du bon comme du mauvais, du beau comme du moche. On critique beaucoup le 93 mais je trouve qu’il est à l’image de la France car on y retrouve des territoires hyper développés à côté d’endroits parfois délaissés.

Quand tu pars sur le terrain, tes shoots sont spontanés ou prévus ?

Ça dépend des projets. En règle générale, j’ai toujours une idée pré faite de ce que je vais faire, comprenant le lieu, le rendu, la lumière etc… Mais je me laisse surtout porter par ce qu’il se passe, je n’aime pas trop tout ce qui est scénarisé. Pour StatioNord, on était en équipe avec Dysturb (Pierre Terdjman et Laurence Cornet) et Joséphine Jourdan. On interpellait des gens à l’instinct, que l’on sentait bien pour le projet.

 

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Comment s’est faite la connexion avec Dysturb ?

J’ai d’abord rencontré le fondateur, Pierre Terdjman, que je connais depuis 2-3 ans. On a des amis en commun et il s’est intéressé à mon travail du fait que je suis de la nouvelle génération. On partage les mêmes valeurs et il connaît mon discours, ce que j’ai envie de partager dans la photo. Quand il y a eu cet appel à projet lancé par StatioNord, ça a été une évidence pour ces derniers de travailler avec Dysturb, et pour Dysturb de travailler avec moi. On s’est tous retrouvés à partager les mêmes idées et envies dans ce projet. Ça s’est fait très naturellement.

 

Où aimerais-tu voir ton travail être exposé plus tard ?

C’est difficile pour moi de me projeter. En effet, on me demande souvent si j’ai réalisé mon rêve. Mais je pense sincèrement avoir réalisé bien plus que mon rêve. Je suis déjà dans quelque chose qui est bien au-delà de ce que j’imaginais quand j’avais 15 ans au fond de ma classe, quand je pensais rater ma scolarité. Je n’ai pas d’endroit précis, mais j’aimerais être sur des endroits à grandes dimensions, mais surtout symboliques où l’on n’a pas l’habitude de voir des jeunes noirs de quartier. C’est quelque chose qui me tient à cœur car lorsque j’étais petit, je manquais de modèles d’inspiration français. J’aimerais juste que quand un jeune voit mon travail, ou découvre ma personnalité, il soit inspiré à rêver grand. Il est vrai que je préfère être exposé dans des endroits qui me ressemblent mais je ne suis pas fermé à la différence, car j’aime faire découvrir et échanger.

 

Est-ce que tu travailles seul ?

Ma femme me soutient beaucoup. C’est peut-être une phrase bête mais derrière tout grand homme se cache une femme. Elle fait partie de mon quotidien et de ma carrière professionnelle. Elle me conseille et m’aide dans beaucoup de domaines. Sinon, d’un point de vue technique, je travaille assez seul. Si je suis accompagné, je peux être déconcentré. Lors de mes shootings, j’entre en immersion dans mon monde avec mes écouteurs et ma musique. Je ressens alors une grande liberté et j’essaye de capter les énergies de ceux que je photographie.

 

Quels sont tes projets pour demain ?

J’aime la photo mais je n’en suis pas passionné. À côté, j’aime peindre et je fais aussi du graphisme. Je veux toutefois continuer de prendre des photos et de me servir de mon travail pour développer quelque chose d’encore plus direct pour celles et ceux que l’on oublie. Que ce soit des ateliers pour des jeunes qui veulent s’essayer à la photographie ou bien à l’art, j’ai comme objectif sur le long terme de donner à ceux qui sont dans le besoin. Sur ce point-là, je n’ai pas peur de partager. Je me sens plus proche de la méthode anglo-saxonne où l’on mélange les points de vue, où il n’y a pas une seule personne qui règne en haut d’une pyramide. Le manque est fictif et par le partage, la mise en relation et le dialogue, on fera de grandes choses. Il y a de la place pour tout le monde, il faut élargir notre travail, se réunir et se retrouver au lieu de simplement vouloir monter chacun de son côté.

 

Merci à Dysturb et StatioNord pour les travaux !

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Sasha Abgral

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