Rares sont ceux qui admettent d’où ils viennent. Dans une récente interview, le magazine ELLE (américain) a ouvertement montré que Lily-Rose Depp n’en faisait pas partie. Baigner dans le privilège est à priori un luxe auquel l’égérie Chanel a eu l’audace de nier .
Jenner, Hadid, Cassel ou encore Depp : ces noms ne vous sont peut-être pas inconnus si vous vous intéressez au cinéma et à la mode. Ils ont traversé les récentes décennies et continuent de faire écho aujourd’hui encore, grâce notamment à leurs descendants qui ont su tirer leur épingle du jeu. S’ils sont synonymes de réussite pour certains, ils sont également synonymes de privilèges pour d’autres, notamment dans le milieu du mannequinat où les « fils » et « fille de » portent désormais une étiquette : celle des Nepo Baby.
La traque insensé du mérite ?
La fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis (23 ans) a de surcroît suscité l’éveil des consciences à la suite des propos suivants : “Je trouve cela étrange de réduire quelqu’un à l’idée qu’il n’est là uniquement grâce à la génération avant lui.. Cela n’a tout simplement pas de sens. Si le père ou la mère de quelqu’un est médecin, et que son enfant le devient, on ne va pas lui dire : “Tu es médecin uniquement parce que tes parents le sont”. C’est plutôt : “Non, j’ai fait l’école de médecine et je me suis formé.”
Quant à vous, si dans la plus grande des patiences vous attendez encore qu’un producteur tombe sur vous par hasard et vous propose de tourner un film, et bien oubliez. Non, vous n’êtes pas Daniel Radcliffe. Et ce n’est pas Vittoria Ceretti qui dira le contraire. Le mannequin italien a dû gravir les échelons sans bénéficier du moindre favoritisme afin de devenir elle aussi un modèle de la maison Chanel. Raison pour laquelle elle s’est permise un coup de gueule sur Instagram destinée à sa camarade et notamment à tout ceux qui ferme les yeux sur cette injuste réalité :
“Je suis tombée sur une interview d’une soi-disant nepo baby […] Tu peux me raconter ta triste petite histoire à ce sujet (même si à la fin de la journée tu peux toujours aller pleurer sur le canapé de ton père dans sa villa à Malibu), mais que dirais-tu de ne pas pouvoir payer ton vol de retour pour aller retrouver ta famille ? Attendre des heures pour faire un essayage /passer un casting juste pour voir un nepo baby passer devant toi depuis le siège chaud de sa Mercedes avec son chauffeur et son ami /assistant /agent prenant soin de SA SANTÉ MENTALE. Tu n’as aucune putain d’idée de ce qu’il faut pour que les gens te respectent. CELA PREND DES ANNÉES. Tu l’as obtenu gratuitement à ta naissance.”
En conséquence, d’autres mannequins ont alors apporté leur témoignage dont Anok Yai : “J’ai déménagé sans rien à New York, si ce n’est avec ma dette étudiante et 30 dollars que ma grande sœur m’avait donnés”. “Je sais au plus profond de mon cœur qu’au moins 95% de ces nepo babies n’y arriveraient jamais s’ils n’étaient pas des nepo babies” affirme de son côté Gizele Oliveira.
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Le terme nepo baby est la contraction de népotisme et de baby, ne signifiant rien d’autre que “le fils/ la fille de”. Dans l’industrie de la mode, un nepo baby se compare assez bien à l’arbre admiré qui cache derrière lui toute une forêt de top modèles. La famille Kardashian ou les sœurs Hadid sont l’exemple typique mais il en va de même pour des têtes émergentes comme Deva Cassel. Certes, on ne choisit pas sa famille et cela dans le mauvais comme dans le bon finalement. La frustration chez certaines célébrités qui ont évidemment une part de mérite personnelle peut s’entendre. Mais bénéficier du privilège réclame naturellement un minimum de modestie face à la majorité qui débute le plus souvent au plus bas.
Déterminisme social, élitisme, inégalité des chances. Voici les rouages vicieux du mannequinat où la coutume s’approprie à sa guise un profilage basé sur la notoriété de papa ou maman. Il en revient désormais aux agences et aux marques de choisir sur qui mettre encore plus de lumière, ou à qui donner sa chance.