Vous l’avez sans doute connu grâce au foot, au cinéma ou dans Validé. À l’occasion de la sortie de son nouvel album Inspiré d’Histoire(s) Vraie(s), Sam’s répond à notre interview et nous en dit plus sur son succès.
Dix ans de carrière et il n’a pas pris une seule ride. Inspiré d’Histoire(s) Vraie(s) de Sam’s est désormais disponible, tout comme notre interview dans laquelle il nous dévoile son côté humain et sa philosophie de vie touchante.
Sam’s, Mastar ou Moussa, tu as plusieurs casquettes, laquelle est ta préférée ?
Les trois, mais plus Sam’s ou Moussa. Mastar c’est un personnage fictif aux antipodes de ce que je suis, il n’existe que pour Validé même s’il arrive que l’on m’appelle ainsi dans la vie.
Ok, et du coup il vient d’où Sam’s ?
Sam’s il vient de Bordeaux, il rap, il est auteur/acteur et plein d’autres choses.
Pourquoi « Inspiré d’Histoire(s) Vraie(s) » ?
Tout simplement parce que j’aime faire du rap de vie, et que j’estime que c’est ce qui est le plus représentatif de ma personne. Je suis quelqu’un de vrai. Et comme je suis dans l’univers du cinéma et de la musique, je voulais garder ce concept de films tirés d’histoires vraies, mais en l’adaptant à ce projet musical. Là où la réalité dépasse la fiction. C’est d’ailleurs pour cela que ce titre résume parfaitement l’état dans lequel je suis pour « Inspiré d’Histoire(s) Vraie(s) ».
Sur cet album tu as un casting de featurings XXL mais très variés, comment as-tu fait le choix de ces feats ?
Ça a été compliqué, non pas d’avoir les feats, mais de faire une sélection. Au départ j’avais au moins 100 titres. Lorsque t’es en studio, tu peux sortir beaucoup de sons et ne pas voir le temps passer. Puis tu réalises que certaines pistes datent de plusieurs mois et que tu en a fait pas mal depuis. Je choisis mes featurings selon l’humain. Par exemple Keblack & Naza c’est la « famille », Aloise Sauvage j’ai tourné un film avec elle ou encore Guy2Bezbar que je connais très bien. Au début je craignais qu’on puisse voir l’album comme une compilation mais la manière dont les autres artistes interviennent donne cette impression de voir un acteur faire son apparition dans une scène précise.
En plus de ça, je tournais la saison 2 de Validé, mais en parallèle je m’occupais aussi de la B.O. Quand j’ai eu l’idée de faire l’album comme s’il s’agissait d’un projet cinématographique.
D’où te vient l’inspiration pour faire cette cover, où tu traverses littéralement une fenêtre en la brisant ?
Au début, j’hésitais entre « Inspiré d’Histoire(s) Vraie(s) » et « Inspiré de Fait(s) Réel(s) », mais mon choix s’est porté sur la première option. Et concernant la cover, durant nos sessions de réflexion avec Mister Fifou, on cherchait des idées pour pondre une cover avec un côté assez terre à terre, de la vie de tous les jours, et ce côté du cinéma. Du coup on cherchait l’inspiration dans certaines photos, et il me disait qu’on devait faire quelque chose dans l’esprit de Belmondo ou de Denzel Washington, mais dans un cadre de vie réelle. L’idée de passer au travers d’une vitre comme dans un film d’action a sonné comme une idée folle. D’ailleurs, quand les auditeurs vont voir dans le dos de la couverture de l’album, lorsque je passe à travers cette vitre, des gens me filment en hauteur, ce qui délimite la réalité et la fiction. Tu te demandes vraiment s’il se défenestre, ou est-ce qu’il est en train de tourner un film. J’aimais bien jouer sur cette ambiguïté.
Et c’est vraiment arrivé dans ta vie ?
Je n’ai pas cassé de fenêtres, mais j’y ai déjà sauté à travers ! (rires)
Sam’s veut-il la même carrière que Mastar ?
Non ! Je ne veux pas. J’ai plus de recul. Mastar veut rester numéro 1 à tout prix, il voit l’arrivée de nouveaux rappeurs comme une menace. Mastar c’est comme une fleur qui s’ouvre et qui finira par flâner. En se concentrant trop sur les autres elle ne vit pas ses meilleures années. Je fais de la musique par plaisir et l’essentiel c’est qu’elle plaise.
En parlant de Mastar, ton expérience en l’incarnant dans la série Validé t’a-t-elle aidé dans la réalisation de cet album ?
Ouais. J’irais même plus loin en disant que c’est mon expérience dans le cinéma qui m’a surtout aidé. De la conception des titres à leur écriture, être à la 1ere personne t’aide à faire traverser des émotions et des sentiments. Avoir joué Mastar m’a aidé pour la B.O, car dedans c’est lui qui rap. J’ai affiné mes « skills » et trouvé une nouvelle musicalité.
Une anecdote (en studio ou quoi) sur l’un d’entre eux ?
Chaque feat a son anecdote. Pour Keblack & Naza, au début c’était seulement avec Naza car Keblack était absent. On lui a fait écouter le son au téléphone et il a insisté pour être dessus à tout prix. Ou alors pour Guy. Ce qui m’a choqué avec lui, ce sont ses références en termes d’ingénierie du son. C’est incroyable ! Quand tu travailles avec lui, il est minutieux sur chaque détail. Tu comprends pourquoi ses sons sont si entrainants. Chaque featuring a sa particularité.
Quand t’étais jeune, tu te voyais + dans le foot (ancien footballeur pro), dans le cinéma ou dans la musique ? Ou autre chose ?
Au début je voulais être footeux. Je ne m’étais jamais vu acteur, c’est comme si tu m’avais dit astronaute, je n’y aurais jamais cru. Le rap est venu après, quand j’ai commencé à faire des concerts. Le cinéma c’était cool surtout.
Si tu sais où tu veux aller, il n’y a que toi qui sait jusqu’où tu pourras aller.
Quels conseils donnerais-tu à celles et ceux qui souhaitent marcher sur tes pas ?
La patience. Et aussi de ne jamais se laisser influencer par les autres qui émettent des doutes sur tes objectifs. Il n’y a que toi-même qui sais ce que tu as en tête, et où tu veux emmener ces objectifs.
Souvent quand tu exposes ton projet, les gens ne vont pas forcément être réceptifs, voire même le critiquer. Mais quand tu fais pas à pas le cheminement pour le hisser vers le haut, les gens commencent à le comprendre. C’est ce qui m’est arrivé. On me disait « Sois plus dans le foot », « Sois plus dans le cinéma », « Sois plus dans la musique », « Tu ne peux pas faire les trois en même temps, car être bon dans tout c’est être meilleur nulle part ».
Mais si tu sais où tu veux aller, il n’y a que toi qui sais jusqu’où tu pourras aller. Et lorsque des portes se ferment, c’est pour que d’autres encore plus grandes s’ouvrent. La vie est surtout une question de timing.
Te vois-tu comme un chanceux, un bosseur, ou que c’était ton destin d’avoir toutes ces possibilités aujourd’hui ?
Je pense que c’est un mélange de travail et de destin. Chanceux… je dirais non, plus patient. Tout s’est fait naturellement. On ne m’a pas pris la main. Je marche à l’énergie positive, à l’envi. C’est plus par réflexion et naturellement que je suis allé vers divers milieux.
À quoi doit-on s’attendre pour la suite ? Tu vas plus rester sur le ciné ou la musique ? Une nouvelle casquette de producteur à venir ?
Partout ! Sauf la politique ! Pour l’instant vous me verrez toujours au cinéma, mais sinon vous pouvez me voir vraiment partout.
Le mot de la fin ?
Allez chercher l’album le 5 novembre !