Il est de retour. L’un des chefs de file de la drill française vient d’annoncer la sortie de son second album, « Chrome ». Après plus d’un an d’absence et le succès d' »Akimbo », Ziak doit confirmer les espoirs placés en lui. Le premier extrait « Même pas un grincement » livre déjà quelques enseignements.
« On a pris d’l’avance sur les ennemis, sur les porcs, nous, on fête ça : on vide un rhum. Et l’plus dur à prendre, c’est la liberté, non, c’est pas la vie d’un homme. » Vous le reconnaissez ? Peut-être pas, et pourtant il suffit que ce texte soit accompagné des premières notes de violon du producteur Sam Tiba pour deviner que l’on a affaire à Ziak. Le rappeur sort du lot et compte bien continuer de le faire savoir. Signé au sein du label Millenium depuis 2021, il est actuellement en tournée dans toute la France. Hier soir à Paris, devant une foule déchaînée, l’occasion de rendre la soirée mémorable était trop belle. Après un énième pogo, les fans ont alors découvert en direct la sortie du nouveau morceau « Même pas un grincement. » Une annonce doublée de celle de la sortie d’un nouvel opus intitulé quant à lui « Chrome ». Frissons ?
Visuels toujours certifiés
Le nom de Ziak pourrait presque se traduire par « visuel ». Car si le rappeur et son personnage résonne comme énigmatique, le drilleur n’en demeure pas moins clair quant à la direction artistique souhaitée. « Même pas un grincement« , réalisé par Bleu Désert, se fait une fois de plus la synthèse de la « recette Ziak » entre écriture et imagerie percutante.
« Han, on l’a mit dans un bain d’sang, la vie d’oi-m, j’sens même pas un pincement (Han).
On est cinq dans ton salon, et t’entends même pas un grincement (Han). » – Ziak, « Même pas un grincement »
Cette énergie si atypique, presque parfois stéréotypée, embarque l’auditeur dans cet univers obscur propre à l’artiste. À la manière des clips d' »Akimbo » et « Talent« , l’oeil reste scotché à l’écran.
Le traitement de la violence y est mis en évidence par la décomposition des mouvements des acteurs en parfaite harmonie avec la prod. Chaque coup de feu résonne alors avec plus de force. Et bien que le storytelling semble parfois dissimulé, on distingue au fil du clip le rappeur prendre des allures de faucheuses prête à abattre ses ennemis. Couplé à un environnement industriel et urbain, l’ambiance créée prend des airs de Gotham City. Une métaphore filée rappelant ainsi Ziak au bon souvenir du rap français.
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La fin des automates ?
Flow puissant, visuels soignés, Ziak parvient à garder ce qui constitue sa spécificité, tout en y ajoutant quelques nouveautés. Sa performance tient effectivement une autre résonance qu’à l’accoutumé. Moins linéaire, avec plus de relief, la track laisse entrevoir l’ambition renouvelée d’un rappeur déterminé à apposer son nom sur la carte du Rap FR. Bien que les thèmes demeurent similaires, on sent un artiste enfin prêt à user de son potentiel émotionnel.
Étoffant son univers, Ziak se plaît à jouer de la dualité qui est la sienne. Le spectateur remarquera que de nombreux éléments du clip sont ainsi coupés en deux. La balance affective est alors renversée par le retour incessant du flow mécanique du rappeur au bandana. Suppléé par son clip, le morceau peint alors un tableau déshumanisant. Condamner à retenir leurs sentiments, les hommes sont voués à agir comme des machines. De quoi annoncer un futur album ambivalent, et un Ziak élargissant son panel de compétences.
« Chrome » annoncé le 24 février par Ziak
Ziak utilise des codes de la communication avec brio. Après son run de singles en 2021 aboutissant à la sortie de son projet « Akimbo », il parvient à faire remonter la pression subitement en ce début d’année 2023. Utilisant habilement sa tournée, Ziak occupe de nouveau le devant de la scène avant la sortie de « Chrome » le 24 février prochain.
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2023 s’annonce très chaud.