Cette saison Printemps-Été 2020 s’est révélée pleine de références et très connectée à une street culture qui ne cesse de s’imposer. Voici un récapitulatif d’une semaine où les plus grands noms ont souligné l’impact d’une génération bien particulière sur leur identité, et où ces marques émergentes n’ont cessé de démontrer leur influence. Retour sur les défilés qui ont le plus marqué la saison, et probablement les années à venir.
Cette Fashion Week Homme SS20 a dans un premier temps accueilli pour la deuxième fois la jeune marque Heron Preston, très vite devenue l’une des marques phares d’une génération. Intitulée “Concret Jungle”, la collection révélait du workwear et une collaboration avec l’iconique marque de jeans Levis étaient au rendez-vous ainsi que de la superposition, de la déconstruction, des effets DIY et des couleurs chaudes qui contrastaient parfaitement avec les costumes en full print graphique. En résumé, la collection était fidèle à l’image de la marque aux influences bien définies.
Le défilé Louis Vuitton Homme par Virgil Abloh a quant à lui suscité de vives réactions. Son succès fulgurant a été suivi de sévères accusations de plagiat sur de nombreuses pièces, à la suite desquelles le désigner s’est défendu en expliquant prendre un échantillon de ce qui l’inspire, avant de le retravailler avec ses empreintes artistiques personnelles. À côté de cela, la collection Homme SS20 n’a pas manqué d’être qualifiée « d’impressionnante » avec une allure chic taylor soulignée par des ensembles de costumes, des nuances pastels révélant cet air d’été accompagné d’imprimés floraux aux couleurs vives, des effets glossy, de la transparence, du volume, des jeux de texture, du python 2.0, sans oublier l’emblématique monogramme revisité. L’attention était évidemment sur les accessoires de la collection, notamment les sacs. Pour Virgil Abloh, revisiter les emblématiques signés Vuitton était l’un des plus grands challenges. C’est donc avec des jeux de reliefs, de cuir, de visuel XL ainsi que des couleurs vives, accompagnées de l’iconique cuir Vuitton, que le designer a encore une fois ravi toute une génération.
La marque Off-White s’est dévoilée sous une allure à la limite du paradoxe avec un set couvert d’œillets blancs donnant un sentiment de douceur incontestable, qui contrastait magnifiquement avec des looks aux influences street art venant tout droit des années 80. Le tout était accompagné d’une incroyable collaboration avec Keith Haring. La collection était composée d’une certaine surenchère visuelle, d’effets de couleurs puissantes, de superpositions et de denim.
Par la suite, c’est au cœur d’un festival engagé que le show Balmain a démarré ; un festival après lequel tous les bénéfices furent reversés au RED Project, l’association soutenue par Bono de U2, qui lutte contre le sida. Concernant la collection, un ADN Balmain toujours fortement présent à travers des smokings, des pantalons dhoti en satin de soie ou encore des blousons de motard en jacquard intarsia multicolore. On a aussi retenu les roses Tiepolo et les bleus layette du ciel qui venaient épouser des looks métalliques à l’allure intensément rock tels que des pantalons de pyjama argentés, des manteaux à l’allure froissée, rouge doré ou encore des boléros en éclats de miroir. Suite à un tel événement, l’association RED a pu récolter pas moins de 650 millions d’euros.
Pour cette collection Homme SS20 signée Dior, Kim Jones s’est associé avec un des artistes les plus influents du moment, n’étant autre que l’américain Daniel Arsham, connu pour ses sculptures aux allures futuristes. Une collaboration fulgurante qui a révélé une collection au message bien étudié : « Le passé se raconte au futur. La notion de relique – l’idée d’une constante évolution, d’une exploration et de l’écriture de l’histoire – constitue le fondement même des maisons de couture. Ces dernières incarnent le lien vivant, tangible, avec un passé illustre, une autre époque ; elles témoignent du pouvoir de la mémoire. », peut-on lire dans un communiqué de la maison Dior. Le message fut illustré par des looks à la fois simples et sophistiqués, aux couleurs pures et unies, mariées à un fond rose triomphant mais doux aux côtés des sculptures de l’artiste. Mais ce n’est pas tout, Dior a aussi révélé des articles en collaboration avec la luxueuse marque de bagages Rimowa, reprenant le design iconique de cette dernière avec ces rainures en aluminium tout en s’imprégnant du logo et emblème de la maison Dior. On y compte un sac à dos, un bagage à main, une minaudière, une valise ainsi qu’une champagne case qui aura bien fait parler d’elle. De cette collection capsule ressort une technique innovante qui a permit d’imprégner le motif Dior oblique décliné dans des nuances vibrantes, comme une signature indélébile. Une véritable célébration de la matière, ainsi nous pouvons définir la collection Homme SS20 signée Dior.
Le défilé Jacquemus a conclu cette Fashion Week parisienne en beauté, en célébrant les 10 ans de la marque. Bien loin de Paris et de ses structures, il a eu lieu dans un champ “perdu”, si l’on peut se permettre de dire cela, dans le sud de la France. Un set unique qui aura littéralement impressionné la Fashion sphère et pas uniquement par sa démesure. Le créateur qui est devenu l’un des plus prisés du moment a révélé une collection nommée « Coup de soleil », où tons pastel et motifs floraux s’imposent. L’homme Jacquemus se voit confortable, tout en étant classe, doté à la fois d’une allure confiante et bohème un peu loose. Grâce à des couleurs phares de la marque telles que le bleu, le jaune et le rose, la collection se mariait parfaitement avec le champs de lavande qui entourait les mannequins, et les invités. Les accessoires furent aussi bien notifiés, notamment les sacs toujours plus petits pour certains, ne laissant parfois que la place pour un rouge à lèvres, mais aussi d’autres aux formes un peu plus imposantes. Chapeaux et bobs ont aussi habillé les looks, bien évidemment. Soleil, légèreté et simplicité furent les caractéristiques phares de l’événement qui a su clôturer en beauté une semaine riche en influences