Attendu pour février dernier mais reporté comme absolument tout, le rappeur irlandais apporte la lumière dans un été qui semble tarder à débuter.
Après deux ans de repos, Rejjie Snow est de retour avec Baw Baw Black Sheep, son nouvel album. Faisant la première partie de Madonna et cassant tous les codes sur son projet The Moon & You sorti en 2017, le début de carrière de Rejjie Snow était déjà tout tracé. Ce deuxième album arrive trois ans après Dear Annie, un premier LP qui aura ravi les critiques impressionnées par une production très noble, mêlant un tout de rap et de r’n’b plaçant l’artiste sur la scène internationale.
Réalisé en un mois, Baw Baw Black Sheep témoigne de la paix qui a envahi le jeune originaire de Dublin, accompagné de Cam O’bi en tant que producteur exécutif : “Je me suis senti à l’aise. Il n’y avait rien de lourd dans mon esprit. Tout faisait sens. Je n’avais jamais été aussi rapide en musique auparavant. Ca découlait juste de moi. J’avais pris beaucoup de champignons deux mois auparavant, donc j’étais préparé pour faire Baw Baw Black Sheep. J’y suis allé, seul, sans distractions. C’était un moment spécial pour moi.«
Malgré un repoussement, la période de sortie n’en est que meilleure pour un album qui présente un paradoxe entre pochette noire et blanche contre une musique en Technicolor. En Technicolor oui, puisque ce disque a été pensé comme une oeuvre cinématographique, et plus particulièrement inspiré du plus célèbre roman de Roald Dahl, Charlie et la chocolaterie (adapté au cinéma par Mel Stuart et ensuite Tim Burton).
Le hip-hop est célébré avec Cam O’bi et le regretté MF Doom sur « Cookie Chips », à l’instar du disco sur « Disco Pantz » avec Tinashe et grouptherapy. “Mirrors » associe une production ensoleillée à des mesures décontractées, avec une fine soul de Snoh Alegra sur le refrain. Et mention spéciale à « Oreos » avec J Ivy et Cam O’bi, où le flow de Rejjie Snow flotte au dessus d’une instrumentale soul effrénée. En clair, tout y est.
Comme un film, l’espace entre l’intro et le générique est tout ce qui compte. L’effet psychédélique est frais et très appréciable surtout quand chaque morceau est une proposition de sons différents. Entre intro et outro, l’immersion est totale dans cet album complété par des artistes si différents mais tous aussi talentueux les uns que les autres.