BabySolo33 ? Ce nom vous dit quelque chose ? Non ce n’est pas le début de l’adresse mail d’une adolescente encore au lycée mais bel et bien le nom de scène d’une artiste déjà étincelante. Issue de la scène bordelaise, elle souffle depuis 2019 un vent de fraîcheur au sein de l’écosystème Rap FR. Babysolo33 a sorti ce vendredi 18 novembre son second EP intitulé « SadBaby Confessions« . Voyage.
Enfin. C’est probablement le mot qui définit le mieux le sentiment du public de Babysolo33 tant son second projet s’est fait attendre. Après avoir alimenté ces deux dernières années de carrière par la sortie de divers singles, dont les très remarqués « Ta Shawty », « Balayette » ou encore « FDP », voici que le 31 octobre dernier BabySolo33 sortait le trailer de son second projet SadBaby Confessions. Un opus aux teintes variées qui se fait la synthèse de l’univers de la carrière d’une artiste déjà étincelante.
Un des grands espoirs de la next gen’
Un spleen millennial teinté par la lumière éparse de réflexions existentielles. Voici ce qui pourrait résumer brièvement l’univers si atypique de BabySolo33. Car la jeune bordelaise, signée au sein du label Jeune à Jamais, est déjà une artiste à la carrière bien remplie. Débordante d’influences, elle n’hésite pas à rappeler l’ensemble des sonorités l’ayant marquée depuis son enfance. De France Gall à la scène rap suédoise en passant par la musique traditionnelle italienne, BabySolo33 distille par petites touches l’ensemble de sa bibliothèque musicale dans ses projets. C’est ainsi que fût élaboré le titre de ce second EP, référence équivoque aux Sad Boys, groupe de musique suédois.
Forte d’une aura musicale hétérogène, BabySolo33 sort en 2019 son premier EP « Solo2019 ». Avant gardiste, elle y met en valeur des sonorités aériennes relatant alors ses échecs amoureux et les débuts de sa vie d’adulte sur des prod aux ambiances trap, hyperpop ou encore cloud rap. Une épidémie passant par là, BabySolo33 digère un succès inattendu. Pourtant au vu de la qualité des morceaux et visuels proposés, cette ode aux « années 2000 » ne pouvait que plaire. Après la sortie de multiples singles depuis 2020, son public attendait avec impatience la sortie d’un nouveau projet. SadBaby Confessions est enfin dehors. La love story peut continuer.
Une esthétique nostalgique
Si BabySolo33 est tout à fait légitime dans le paysage musical francophone c’est en partie grâce à l’imaginaire graphique qu’elle s’attache à développer depuis ses débuts. Les univers visuels créés au sein des clips sont soignés et entrent en parfaite concomitance avec sa musique. Ainsi, sur « Leçon2Princess », 4ème track du projet, on retrouve ce storytelling made in 2000’s, ces looks si caractéristiques et ce mélange de lumière bleuté et rose pâle. Sous ces airs de teen movie assumé, BabySolo33 élabore alors l’une des DA les plus caractéristiques du rap français. C’est toute l’esthétique du projet SadBaby Confessions qui jouit ainsi de cet univers imagé, soutenu par les très bons visuels réalisés par Pela XYZ.
Une fois plongé dans l’univers graphique de BabySolo33 il ne s’agit plus que de se laisser bercer par les mélodies hyperpop et cloudy de ce nouvel EP. La potion magique faisant directement effet, l’auditeur se retrouve alors immergé dans une esthétique sonore unique et ultra référencé.
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Car au-delà des visuels proposés et des sonorités établies, BabySolo33 enrichit son ambition artistique au travers des nombreuses références dont le projet SadBaby Confessions se nourrit. Le track « Jenny » dresse ainsi un parallèle avec le personnage éponyme dans le film Jennyfer’s body. Tandis que l’ensemble du projet prend parfois des airs de Virgin Suicides, on note une intertextualité culturelle qui nourrit ce second EP et qui anime encore un peu plus l’aura nostalgique de la musique de BabySolo33.
« Nous, on veut les rings, on veut le coffre, on veut le tout
Depuis toutes petites, ce qu’on veut c’est faire les sous. » – Leçon2Princess
Spleen et quête introspective
Pendant les près de 30 minutes (10 tracks) d’envolées mélodiques, BabySolo33 s’attache à mettre en valeur les thèmes ayant marqués les jeunes nés entre les années 90 et 2000. L’objectif : parler au plus grand monde et faire de sa musique un exutoire. Pour elle et pour les autres.
Car SadBaby Confessions est un projet avec lequel on peut grandir, se construire. La jeune bordelaise prend alors le rôle de BFF à qui l’on peut confier nos plus grands secrets. BabySolo33 vient nous réconforter à l’aide de ces textes introspectifs, emplis d’humanité.
SadBaby Confessions offre au public une immersion dans un moi intérieur touchant, le tout à l’aide d’un storytelling orienté autour du passage à l’âge adulte et des différents questionnements qui en découlent. À travers des sonorités qui pourraient au premier regard sembler enfantines, elle s’attache ainsi dans ses paroles à mettre en lumière une vision plus sombre des comportements humains.
« Je sombre dans le large, je sombre dans le large comme un putain d’fantôme. Et je vois ma maman qui cry sans que je ne sache agir » – MiniSkirtJean
« Toute cette vie-là insensée. À force j’pourrais devenir insensible. » –
Une chose est sûre, impossible de rester insensible au charme des ondes mélancoliques de BabySolo33.
SadBaby Confessions est disponible sur toute les plateformes de streaming. Vous pouvez retrouver BabySolo33 en représentation au Point éphémère le 1er décembre prochain.