Entre textes engagés, rap, chant et technicité, Chilla ne laisse rien au hasard et nous prouve que les femmes sont légitimes dans l’univers du rap, secteur ayant une image assez machiste. Un talent salué par des plumes du rap français et qui montre qu’elle assure. TrenteTroisDegrés vous brosse son portrait.
Chilla, de son vrai nom Maréva Ranarivelo est une rappeuse qui émerge peu à peu sur la scène francophone, ayant vécu une partie de son enfance en Suisse. Née d’un père malgache et d’une mère française, ses deux parents lui ont conféré une culture musicale variée, lui permettant d’acquérir un éclectisme musical que l’on ressent dans ses textes et ses mélodies. Aujourd’hui, c’est une artiste talentueuse qui utilise les mots afin de valoriser les femmes dans le rap.
Du conservatoire à la scène rap
C’est à l’âge de 6 ans qu’elle commence à jouer du violon au Conservatoire d’Annecy, et cela jusqu’à ce qu’elle finisse son parcours scolaire. Tout ça dans le but de se diriger vers l’art qui occupe une énorme place dans son coeur : le rap. Arrivée à l’âge de 17 ans, c’est à Lyon qu’elle décide d’écrire ses premiers textes de rap.
C’est lors du Talents Street de 2015 qu’on découvre la jeune femme pour la première fois, ainsi que lors du Planète Rap de Bigflo et Oli pour la sortie de leur premier album.
Une étape majeure de sa carrière : sa rencontre avec le producteur Tefa, qui a contribué fortement dans le rap français, en produisant des artistes tels que Diam’s, Rohff, Sniper ou encore MC Jean Gab’1. C’est lui qui décide de la prendre sous son aile, pour ensuite 1 an plus tard qu’elle signe chez Capitol Music France.
Un talent reconnu par les plus belles plumes
L’artiste dévoile ses états d’âme mêlant la manière crue et le poétique, un cocktail enivrant qui rend somptueux ses textes engagés, féministes et introspectifs.
Que ce soit le rap, l’afrotrap, le rnb, la pop ou encore la trap, Chilla les maitrises, et cela grâce à son talent et les inspirations obtenues quand elle était plus jeune.
De Lauryn Hill à Missy Elliott, en passant par Erykah Badu, on retrouve chez elle cette facilité à passer d’un style à l’autre, et d’exceller dans cet art. On retrouve d’ailleurs souvent des comparaisons entre elle et Lauryn Hill vis-à-vis cette aisance phénoménale du mix entre le rap et le chant.
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Elle possède un entourage ayant une certaine reconnaissance dans le monde du rap : un featuring avec Lino, les premières parties de Kery James, soutenue par Sofiane ainsi qu’un freestyle dans Rentre dans le Cercle, ainsi que l’aide qu’elle a pu recevoir de la part d’un de ses idoles, Youssoupha, sur plusieurs titres de son album.
Chilla est d’ailleurs la seule artiste féminine dans le casting composé de pas moins de 9 personnes du titre « Noir Remix » de Lord Esperanza, de quoi montrer qu’elle possède la technicité et le talent afin de poser sur un son rap, qui plus est, constitué d’hommes.
Un buzz qui appuie ses convictions engagées
En plein coeur de l’affaire Weinstein et du mouvement #metoo, Chilla a été la cible d’une vague d’insultes et de remarques misogynes et sexistes, que nous ne citerons pas, dans les commentaires de son titre Si j’étais un homme, qui dénonce les illégalités hommes-femmes dans notre société. Elle a su rebondir vis-à-vis de cela, mais aussi des expériences qu’elle a pu vivre ou entendre, avec le titre « Sale chienne », qui décrédibilise certains comportements envers les femmes qui ne devrait pas avoir lieu d’être :
« Si tu fais des thunes t’es une salope, Même avec un pull t’es une salope »
Une punchline montrant que quoi qu’elle fasse, la femme sera toujours potentiellement dénigrée, qu’elle fasse de l’argent ou non, qu’elle s’habille de manière couverte ou non.
« J’aurais beau tarter des milliers d’MCs, les femmes ne seraient bonnes qu’à la vaisselle, chienne »
Tout est, malheureusement, dit explicitement dans la punchline…
Enfin, son producteur Tefa avait annoncé lors d’un interview pour Le Point : « C’est difficile d’être une femme dans le rap. Chilla peut ouvrir la porte à une nouvelle génération. »
Chilla est sur une bonne lancée concernant cette ouverture féminine dans le monde du rap, et nous montre que cette diversité de genre peut nous apporter de belles plumes. De quoi redonner espoir pour le rap féminin français !
Les projets de Chilla
Afin d’en savoir un peu plus sur cette artiste, voici ses différents projets. De quoi (re)découvrir ce talent qui, nous espérons, changera positivement les mentalités face aux clichés du rap FR. À écouter avec les oreilles, la tête, et le coeur.
Karma
MÜN
