À l’occasion de la sortie de son nouvel album « Sacrifices », nous avons rencontré Cinco qui nous a accordé une interview dans laquelle il nous parle un peu plus de lui et de son nouveau projet.
Pour commencer, peux-tu te présenter, qui est Cinco ?
Moi c’est Cinco, 25 ans, rappeur originaire de Choisy-le-Roi. Je m’appelle Cinco parce qu’avec mes amis quand on était petits on faisait des trucs dans le bâtiment 5 de ma cité, Jacques Cartier, ça fait plus de 10 ans que j’habite là-bas.
Quelles sont tes principales inspirations, qu’est-ce qui t’a amené à faire du rap ?
Lil Wayne, dans le rap, parce que c’est du rap que je fais. C’est lui qui m’a donné envie d’en faire. Sinon j’ai pleins d’influences comme les musiques du bled par exemple. J’aime bien les musiques ivoiriennes, ghanéennes et égyptiennes.
Tu as déjà essayé de faire autre chose que du rap justement ?
J’ai sorti un son avec Dadou qui s’appelle « Jamais« , c’est pas du rap hein, tu vois, c’est du … je ne sais pas c’est du quoi “ rires “ . J’ai aussi fait un son de rock ! Il s’appelle « Rockstar Game », c’était drôle, je tentais tout avant j’étais fou.
Est-ce qu’il y a certains types de sonorités ou encore certains featuring qui t’intéresseraient ?
Tu sais avec qui j’aimerais faire un feat ? Avant que la question arrive tu sais qui c’est mon feat de rêve ? Justin Timberlake ! Il est trop fort. Sinon je ne sais pas, j’aime bien tout le monde maintenant. Il y a pas mal d’artistes que j’apprécie bien, par exemple 1pliké j’aime bien ce qu’il fait, j’aime bien son flow. Ziak aussi, il a son style à lui. La Fève aussi, j’ai pas tout écouté mais j’aime bien.
Depuis Booska Preach, tu as ressenti la montée de tes auditeurs ? Est-ce que ça te motive, te pousse à faire plus ?
Ouais ça fait plaisir, surtout que le titre dont tu parles je savais qu’il allait prendre. Tu sais j’ai écrit le son et j’ai dit à mes potes : “Il va prendre ce son, ne vous inquiétez pas”. Et ça s’est fait et c’est génial.
D’où t’es venu le nom de ton nouveau projet « Sacrifices » ?
Pourquoi ce nom ? Parce que j’ai dû faire beaucoup de sacrifices. J’avais même arrêté la musique et beaucoup de choses se sont passées depuis mon dernier projet en 2019. Même pour revenir dans le rap j’ai dû faire pas mal de sacrifices. Donc c’était vraiment le mot qui concordait avec la situation.
« Pour revenir dans le rap j’ai dû faire pas mal de sacrifices«
On peut donc voir ça comme un projet assez introspectif ?
Exactement, c’est vraiment un projet très personnel.
Tu as quand même l’air de t’être amusé dessus.
Ouais, tu connais, pour ceux qui aiment bien bouger leurs locks !
Quand tu fais un son t’es plutôt du style à écrire avant, ou trouver ta topline en premier ?
Tout se fait en même temps, je topline pas, c’est rare. Quand je topline c’est qu’il me reste 7 minutes au studio et je dis n’importe quoi.
Comment la connexion avec Josman s’est faite sur le son G13 ?
Un peu après « Four », c’est là où on a commencé à parler lui et moi. C’est un mec que j’aime bien, que j’écoute tu vois. Donc je lui ai proposé de faire un son, on l’a fait et puis je l’ai mis dans mon projet. C’est un morceau qui rejoint parfaitement l’esprit du projet.
« Les gens voient juste un mec qui fait des bangers et c’est tout »
« Level » est le premier extrait du projet, est-ce qu’il y a une raison particulière à ce choix ?
Déjà c’est l’un des seuls sons où je rap vraiment. Sur le projet je n’ai pas trop rappé je trouve, j’ai plus chantonné ou fait des sons mélodieux. Il y a un tas de gens qui me voient comme si je ne savais pas rapper. Les gens voient juste un mec qui fait des bangers et c’est tout. Fallait apporter un petit message dans cet album. C’est le son qu’il fallait.
Quand tu dis « Ne vous concentrez pas que sur les chiffres.
Regardez aussi si ces même chiffres vont durer. », que veux tu nous faire comprendre ?
Maintenant les chiffres c’est ce qui reflète la qualité de ton album pour les gens. Alors qu’en vrai ton album peut puer mais vendre à mort. C’est très chaud, il y en a qui vendent de ouf la première semaine et la semaine qui suit ils ne vendent plus. Les gens ne voient pas tout ça, ils ne calculent que ce qui se passe au départ.
Dans l’intro « Never« , tu dis : « je veux juste qu’on arrête de me comparer », mais à quoi te compare-t-on ?
Déjà, il faut savoir que cette musique date. J’ai fait un Oklm Freestyle il y a deux ans et je l’ai chanté. Mais cette musique j’ai toujours su que j’allais l’utiliser dans l’intro d’un projet. Quand j’avais écrit ce son j’avais des problèmes dans la musique comme dans ma vie personnelle. Quand je parle de ne pas me comparer, c’est important parce qu’il y a plein de gens qui l’ont fait, et ça toute ma vie. Ce n’est pas bien parce qu’en fait, ça veut dire que tu t’es pas penché sur ma musique. Tu n’as pas vraiment écouté ce que je fais.
Est-ce que tu faisais référence aux comparaisons avec Chily ?
Il n’y avait pas que lui, je parle d’un tas de monde, c’était un peu chelou à un moment. Il y avait un tas de Cinco je ne comprenais plus et j’ai craqué. Maintenant, j’espère qu’avec ce projet là, les gens vont comprendre. Je n’ai jamais trouvé que Chily rappait comme moi. Mais les gens, quand ils ont comparé Chily et Cinco, ils n’ont pas comparé la musique de Chily et Cinco. Tu vois, ils ont juste parlé de deux fous qui lèvent leurs jambes et qui ont le même univers. « Oh il est fou, l’autre aussi il est fou, c’est qui le plus fou ? ». Ils ne se sont pas penchés sur les sons des deux personnes, non. J’avais écrit cette phrase il y a longtemps. Et c’est maintenant que ça sort. Les gens vont entendre la phrase et vont se dire « Oh putain il est encore sur ça ? », mais non.
C’est quoi ton son préféré de l’album ?
Franchement je les aime tous hein, j’aime bien « Rue d’ATL« , parce que je suis déjà allé à Atlanta, ça me rappelle des souvenirs. Ça me fait revivre certains moments. Je parle d’Atlanta mais il y a un passage où je parle un peu de Los Angeles, c’est les States en gros. Il aurait dû s’appeler « Rue des States« , “ rires “.
Ça fait longtemps que tu prépares le projet ?
Ouais, ça fait peut-être un an et demi qu’on est dessus, parce que comme je l’ai dit il y a des sons comme « Never » qui datent. En vrai quand je l’ai écrit je savais que ça allait être l’intro d’un projet mais je savais pas que j’allais faire un album. J’ai pris du temps dessus.
« Mon meilleur projet c’est celui d’après, t’inquiètes pas«
Tu penses qu’aujourd’hui c’est ton meilleur projet ?
Pas du tout, mon meilleur projet c’est celui d’après, t’inquiètes pas « rires ».
Tu as déjà commencé à travailler sur le prochain ?
Ouais, mais tu sais j’ai que des projets hein, si je veux j’arrête d’écrire pendant au moins 1 an et sur toute cette année je peux sortir 4 projets. Comme en 2018, mais maintenant on fait plus ça nous.
Un dernier mot pour tes auditeurs ?
Rien à rajouter, allez streamer, pré-commandez, faites rêver, tout ce qui finit en « é », c’était les Gars du Roi !