Alors que le rendez-vous contre Dortmund approche à grands pas, les supporters du PSG se préparent eux aussi. Depuis le retour des ultras l’aspect artistique autour du club a pris une ampleur significative. Cette année, le club a fait appel au graffeur parisien Estim Oner pour décorer les alentours du Parc des Princes. Portrait de l’artiste au sang rouge et bleu.
« J’ai commencé au collège quand je me m’ennuyais en cours. » Coup de foudre entre le graffiti et le jeune Estim. L’artiste de 33 ans commence à graffer après avoir vu des graffitis sur les murs lors de son premier voyage en TGV. Il décrit ce qu’il a vu comme si c’était hier, il dit avoir vu des personnages en couleur et « des lettrages de dingue » sur les voies faits par Mode 2, légende du graffiti originaire de l’île Maurice. La passion de son discours se fait ressentir lorsqu’il conclue en regardant une de ses bombes. « Cela m’a mis une claque et j’ai tout suite su que c’était fait pour moi », raconte-t-il.
Comme dans toute relation, il y a des hauts et des bas… Un amour passionnel difficile à vivre en France. « C’est compliqué d’allier graffiti et activité commerciale car c’est une discipline encore mal comprise et mal vue en France, contrairement aux États-Unis où la street culture a révolutionné les mœurs depuis les années 70 et est très fortement ancrée dans des villes comme NY ou LA. » La nouvelle génération ultra connectée puise dans les innombrables richesses de la street culture, allant de l’art à la musique en passant par la mode, pour construire et forger son identité. Des murs Parisiens aux sièges du Parc des Princes, l’habitant du quartier Jaurès a eu de récents contacts avec le club et avec certains joueurs grâce à ses créations.
Ce lien entre avec le PSG ne date pas d’hier. À peine majeur, la première fois qu’Estim s’est rendu dans les travées du Parc des Princes, c’était lors de la saison 2003-2004 qui a vu à son terme le club s’illustrer en championnat (2e de Ligue 1 avec 76 points) et en Coupe de France (Vainqueur contre Châteauroux 1 à 0). Le graffeur parisien a donc connu de multiples époques du club, du passage éclair de Ronaldinho, les années difficiles avec la presque relégation en Ligue 2 évitée à la toute fin du championnat grâce au but salvateur d’Amara Diané (2007) et sans oublier le rachat du club par QSI en 2011.
Lorsqu’on lui pose la question sur la façon dont il est devenu fan de foot et du PSG, il esquisse un petit sourire en levant les yeux vers le ciel : « Je jouais avec mes potes, on regardait les matchs et on jouait le week-end« . Estim Oner réussi aujourd’hui à allier ses deux passions; au début de la saison, il a eu l’opportunité de travailler pour le PSG en réalisant la fresque des légendes qui entoure l’enceinte du Parc des Princes.