Ce jeudi, nous avons rencontré ICO, jeune rappeur bruxellois, ambitieux et assez terre à terre. Il nous a accueilli au Reset Bar à Paris pour discuter de son début de carrière, mais pas seulement… La veille, il remplissait la Cigale à Paris.
Je suis tombé sur une petite anecdote intéressante sur ton Instagram sur toi, dis nous en plus…
J’allais avec mes potes au festival Les Ardentes, il y a quelques années, un des plus gros festivals de Belgique; il y avait PNL, Sean Paul, Damso etc.. J’ai vu des milliers de gens gueuler pour un mec et là en voyant les lives, je prends une claque. Je me dis que je suis du mauvais côté, je veux être sur scène moi tu vois. En rentrant je fais un post Facebook, où je dis « La prochaine fois que j’y retourne, c’est pas pour être dans le public » et cette année, j’ai tenu ma parole, j’y suis pas retourné et je suis programmé aux Ardentes. C’est vraiment savoureux. C’est un truc de fou, toute ma vie c’est comme ça je me donne un objectif et je dors pas tant que j’y suis pas arrivé.
Tout commence sur des bases plutôt solides pour toi.
Sur la ligne du temps de ma carrière, on est vraiment au début mais si tout se passe comme prévu, comme mon équipe et moi le voulons, on est vraiment qu’au démarrage du truc. Hier, j’ai fait ma première date à Paris et j’ai commencé la scène au début du mois. Le premier album est sorti début décembre ? C’est vraiment l’étape numéro 1. Je suis content des scores de l’album, le démarrage est génial.
« Tu peux être lourd en studio mais il faut aussi assurer sur scène »
Comment tu vois ton année 2020 ?
2020, c’est principalement la tournée. Tournée qui est déjà bien lancée, quasiment que des « sold out » pour l’instant, demain je fais l’Ancienne Belgique à Bruxelles et c’est une salle mythique.
Pour l’instant on est en train de cocher toutes les cases. YouTube c’est fait, Instagram c’est fait, le streaming ça se passe plutôt bien donc il me manquait la scène. Je suis conscient que c’est un autre métier que de faire de la scène. Tu peux être lourd en studio mais il faut aussi assurer sur scène.
D’ailleurs, comment appréhendes-tu la scène ?
Je me disais « Ouais lourd la vie d’artiste avec l’argent du streaming », après on m’a dit que pour vivre le truc à fond il fallait aussi monter sur scène, et je me sentais prêt. J’ai commencé à monter sur une scène vide pour m’entraîner d’abord, et j’ai vite compris que c’est un métier, en terme de souffle, de présence scénique etc. Je suis content, je suis pas une sardine sur scène [rires]. Hier ont a fait la Cigale et c’était le feu.
Comment es-tu perçu à Bruxelles et en Belgique ?
Je pense pas être la bonne personne pour répondre, faut demander ça au public, j’ai une position où j’essaie de pas d’être « la moula » du rap belge, j’essaie pas d’être LE mec en mode show off, regardez moi… Mais si tu veux une vraie réponse, il faut demander aux gens qui me suivent à Bruxelles, en Belgique et ailleurs.
Est ce qu’il y a quelqu’un qui est « au-dessus de ton épaule’’ et qui intervient dans ton processus de création, au studio par exemple ?
Non, ce qui est bien en contrat de distribution, c’est que personne te dit quoi que ce soit, t’es libre de tes choix. Si je veux je sors un track sans que personne ait eu à dire quoi que ce soit, je fais tout dans mon studio. Après j’ai mon frère Harry, qui me conseille etc. Quand t’es artiste, t’as peu de recul sur ce que tu fais, tu fais tellement de sons et parfois t’es dans un délire et on pense qu’on a pris tous le monde mais en fait on est tout seul [rires].
Parfois je fais écouter à mes potos et ils osent me dire « Ouais gros le son il est éclaté ». Je fais pas écouter mes sons à des mecs qui vont toujours me dire « ouais c’est lourd » tout le temps, ça sert à rien.
« Hamza, c’est le plus ricain du rap français »
Quel est ton regard sur ce que fait un artiste comme Hamza ?
Il était là bien avant moi donc j’ai forcément bien suivi ce qu’il fait. Il représente bien la scène belge, dans la fraicheur, dans ce truc un peu Outre Atlantique, c’est le mec le plus ricain du rap français . Ça me rappelle la vague des rappeurs de Toronto sur la scène US. Hamza je suis mega client et j’aimerais bien faire un truc avec lui si l’occasion se présente [rires]. On est de la même ville, on s’est jamais captés mais ça pourrait arriver. Pourquoi pas ?
Raconte nous un peu ton enfance.
Enfance classique, midi minuit, bendo [rires]. Non pour de vrai, une enfance normale, tranquille. Je suis né et j’ai grandi à Bruxelles, avec mes frères. J’ai été dans les meilleures écoles, j’ai suivi des cours de piano, de solfège et j’ai fait du karaté, du basket. Mes parents étaient là pour moi et j’ai toujours bien entouré. Tout était bon et j’ai pas à me plaindre.