DJ Snoopadelic, Snoop Lion ou encore Snoopzilla, nombreux sont les surnoms pour désigner Calvin Broadus Jr. aka Snoop Dogg, qui reste à ce jour l’un des plus grands rappeurs que la côte ouest ait entendu. Désormais vétéran, le rappeur est respecté par toute une industrie.
Pour comprendre ce qui lui a valu ce succès, revenons à l’année 1993. Le jeune Calvin, fort de son apparition sur l’album mythique de Dr Dre. The Chronic, décide de se lancer dans le grand bain.
The Chronic, sorti un an auparavant, a permis de mettre en lumière le rap et la sonorité de la côte ouest, imprégnée de G-Funk (notamment issue de la musique de George Clinton et son groupe Parliament-Funkadelic) et de l’utilisation du synthétiseur (sans oublier ce fameux « whistle sound »). Snoop Dogg, originaire de Long Beach en Californie, compte bien profiter de cette lumière !
Tous les éléments étaient réunis pour créer un album qui allait marquer les initiés, si ce n’est plus. Membre du roster Death Row, c’est dans les studios du label que fut enregistré l’album sous la houlette de Dr.Dre, producteur hors pair, qui mit en valeur le talent du jeune Snoop. On notera aussi la présence de pointure de la scène West Coast, comme Warren G ou encore Nate Dogg, deux rappeurs de Long Beach eux aussi, le dernier étant le cousin de Calvin Broadus. Ainsi est né Doggy Style.
Un succès immédiat
Le 23 novembre 1993, jour de sortie de l’album, la planète rap est saisie par cette G-Funk et le flow inédit de Snoop, qui se démarque par son phrasé « smooth » et nonchalant, lui qui semble rapper quasiment sans effort et avec talent. La presse est sous le charme et multiplie les critiques dithyrambiques.
Le magazine hip-hop The Source donne un 4/5 à l’album, et Doggystyle est souvent qualifié comme « album référence ». Les chiffres de ventes suivent, puisque le disque débute à la première place du Billboard 100 et fini même par devenir quatre fois platine quelques années plus tard. Les deux compères ont même pu figurer en couverture du magazine musical Rolling Stones quelques mois avant la sortie de l’album !
NWA et leur rap très contestataire ne faisait pas l’unanimité au sein du grand public, cependant Dre et Snoop, avec leurs albums, moins politiques mais pas moins virulent, ont su obtenir un large succès.. et ça malgré leur G funk et leur gangsta rap qui faisait évoquer weed et sexe. Souvent interrogé sur le sujet, Snoop Dogg répond qu’il rappait à propos de ce qu’il a vécu et qu’il ne s’est pas inventé un personnage.
Pour beaucoup de « hip hop head », cet album est le meilleur album rap issu de la West Coast, bien plus « funky » que The Chronic et ayant eu une résonance quasi mondiale et immédiate.