Il avait fait résonner « Wesh Enfoiré » bien au-delà des frontières du Pré-Saint-Gervais. Capitalisant sur le succès de son dernier EP, la voix de Lesram se faisait plus rare. Après plus d’un an et demi de silence, le voici de retour avec un nouveau projet, « Du peu que j’ai eu, du mieux que j’ai pu ».
Il fallait probablement plus d’une année pour digérer le succès de sa mixtape « Wesh Enfoiré ». Lesram avait recueilli un succès critique unanime, son projet étant régulièrement cité parmi les meilleurs projets de l’année 2022, c’est deux ans après que le rappeur originaire du 93 nous dévoile son premier album. Un 12 titres, long d’une trentaine de minutes, où le banlieusard du nord parisien balance sa peine.
Qualifié auparavant de rappeur underground, l’ancien membre du groupe Panama Bende se propulse encore plus en haut de l’affiche avec la sortie de ce nouvel album. Pourtant la recette reste la même. Si pour certains auditeurs la magie tombe probablement à plat, le public touché par Lesram est de plus en plus important. Authentique et réaliste, son univers continue de se démarquer. C’est avec un flow hors-pair que le rappeur dépeint un quotidien non romantisé loin des projecteurs, et de la superficialité régulièrement mise en avant dans le rap français. Près des siens et de son quartier, le natif du Pré-Saint-Gervais mélange émotions et kickage avec précision. Avec son flow hors-temps caractéristique, Lesram maîtrise son registre et, sans surprises, marque de son empreinte ce début d’année 2024.
Casting réussi
Alors que ses morceaux « Rotation » avec Alpha Wann ou encore « Avec le temps » feat. PLK résonnent encore, Lesram distille deux nouvelles collaborations. A l’affiche de la tracklist, on retrouve encore une fois PLK, lui aussi anciennement titulaire au sein du Panama Bende. Sur « 100X », les deux emcee posent leurs lignes au gré d’un rythme entêtant et soulignent avec soin que leurs atomes musicaux communs sont crochus. On retrouve également un featuring avec Josman sur « Triste Mélancolie ». Déjà ajouté à de nombreuses playlists, le son est efficace et les deux artistes performent dans leurs registres respectifs, mélancoliques et introspectifs. La haine de Josman mélangée à l’énonciation existentielle de Lesram, font du son un futur succès.
L’après « Wesh Enfoiré » s’annonce beau. Rendez-vous sur vos plateformes.