C’est dans une ambiance profondément chagrinée mais inconditionnellement reconnaissante, qu’ont défilé les derniers modèles de la maison française habillés par Virgil Abloh.
« I’ve been on this focus, in terms of my art and creativity, of getting adults to behave like children again. They go back, into this sense of wonderment. They start to stop using their mind and they start using their imagination. » Ces mots d’Abloh partagés en début de ce défilé Virgil was here par Louis Vuitton résonnent encore. Le coeur de la mode était au Marine Stadium de Miami ce 30 novembre 2021, ému par la disparition de l’une de ses plus grandes influences de ces dernières années.
Deux jours après le décès du multi-artiste, s’est déroulé la re-présentation de la collection Homme printemps-été 2022 de la maison de couture, initialement révélée en juin dernier. Dans la continuité des innombrables hommages rendus par toute la planète, de nombreux proches dont Pharrell, Jerry Lorenzo, Don C, Ye et Kerwin Frost étaient présents ce soir-là afin de voir vivre son art, surplombés d’une statue géante du défunt.
Avec Virgil Abloh, toutes les références sont justifiées, tant dans la mode que dans la bande-son. Zigzaguant entre les bouleaux du catwalk sous « Momma I’m so sorry » des Clipse, les silhouettes tirent leurs inspirations du légendaire Amen Break, d’où la collection même tient son nom. Ce fameux solo de batterie de 1969 aura changé l’histoire du hip-hop et de la musique électronique grâce à Gregory C. Coleman, du groupe de funk et de soul The Winstons, en étant samplé des milliers de fois. L’entièreté du spectre coloré est exploitée, sous le signe de la réinterprétation des préjugés sociaux.
Avec une forte présence du motif damier justifiant le jeu des échecs comme principale inspiration, la collection reflète le conflit entre deux esprits uniques, de manière stratégique. Alors, on admire les gilets de costume et pulls mêlés aux jupes, à la sauce kendo, dans une volonté de casser le vêtement genré. Et qui de mieux que Kid Cudi pour aider à cette tâche? L’ami vient boucler la boucle, lui qui paradait déjà au premier show du chicagoan chez Louis Vuitton.
Les pièces bien taillées sont contrastées par l’énormité des gants type « main de Hulk », des vestes types « pare-balle » et autres cache-oreilles à fourrure. Enfin, aux Air-Force tant attendues sont venues s’ajouter les LV Trainer en mode santiag. La diversité de la tête, jusqu’au bout des jambes. Ce dernier hommage aura été supporté entre autres par les amis du créateur qui auront défilé, comme Quavo, Offset et A$AP Nast.
« There is no limit. Life is so short that you can’t waste even a day subscribing to what someone thinks you can do versus knowing what you can do. » Ainsi s’est conclu le show, illuminé par les explosions colorées des feux d’artifice et des drones signant les initiales de Virgil Abloh dans le ciel. L’histoire de ce petit garçon vagabondant en BMX à travers les quatre coins d’une Magic City fantôme criant les sirènes de police, résume bien celle d’un artiste grandissant toujours artistiquement, et mettant toujours en avant une jeunesse chère à ses yeux.
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