Après une édition 2022 marquée par le conflit Russo-Ukrainien, la Fashion Week s’invite de nouveau à Paris et tend à retrouver un peu de sa normalité. Du 26 septembre au 4 octobre derniers, les marques ont pu présenter leurs dernières collections femme pour la saison printemps été 2023.
Après des années compliquées suite à la crise du Covid puis à cause de la situation géopolitique en Europe, la Paris Fashion Week tend à retrouver de sa normalité pour présenter les collections Printemps/Été 2023. Véritable terrain de jeu pour les créateurs, la mode reste le terrain parfait pour défendre ses idées et partager ses valeurs.
Dior – 27 septembre, Jardin des Tuileries
La maison Dior nous replonge au XVI siècle en rendant hommage à l’une des grandes figures du Royaume de France Catherine de Médicis. C’est accompagnées de danseurs contemporains que les 84 silhouettes habillées par Maria Grazia Chiuri se succèdent.
Comme à l’époque de la cour de Catherine de Médécis, l’heure est aux corsets et aux robes longues, le tout souvent drapé ou en dentelle. Dior modernise un vestiaire ancien, et se tourne vers un style néogothique singulier à la palette de couleur restreinte. Place au noir et au blanc parfois accompagnés de motif fleuris, signatures de la maison. Maria Grazia Chiuri déclare son amour pour la capitale en utilisant sur certaines pièces un imprimé issu des archives de la maison représentant un plan des alentours de l’avenue Montaigne.
Saint Laurent – 27 septembre, Place de Varsovie
Place au mystère avec Saint Laurent, c’est aux pieds de la Tour Eiffel sur un sublime sol en damier qu’Anthony Voccarello nous présente sa collection printemps été 2023 paradoxalement aux couleurs automnales. Dans une ambiance nocturne, les mannequins se succèdent tels des mirages en plein désert. Souvent habillée de robes longues et de longs manteaux rasant le sol, la femme Saint Laurent fascine. Une fascination presque mystique, appuyée par les capuches intégrées aux robes ainsi que les lunettes de soleil et les parures.
Le noir signature d’Yves Saint Laurent est toujours aussi présent. Cependant, Anthony Voccarello s’éloigne du total black et utilise dans ses créations des tons marrons, camel, moutade et même moutarde. Enfin, la silhouette de la femme vue par Saint Laurent est sublimée par des combinaisons en soie quasiment transparentes.
Courreges – Saint Denis, 28 septembre
Véritable métaphore du temps qui passe avec sa cascade de sable, Courreges et Nicolas Di Felice ne se trompent pas avec une collection en phase avec le XXI siècle. Dans une ambiance estivale, les mannequins défilent de manière circulaire parfois à même le sable en tenant leurs talons à la main.
Denim délavé et combinaison en néoprènes nous rappellent de faire abstraction du passé et de nous tourner vers le futur. En résulte alors une collection tournée vers la jeunesse et parfaitement dans l’air du temps.
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Acne Studios – Palais de Tokyo, 28 septembre
Acne Studios célèbre son dixième anniversaire à Paris avec une collection à l’aspect kitsch complètement assumé. C’est sur un sol rose bonbon que se succèdent les modèles habillés par Johnny Johansson.On assiste à un défilé aux airs de grandes cérémonies, avec la performance live de l’artiste Eartheater et des cocktails sont distribués aux invités.
Aux programmes des festivités, des noeuds, des froufous et des drapés impressionnants parfois inspirés directement des lits nuptiaux. Après plusieurs robes marquées par leur transparence, le créateur suédois choisi pour son final de retravailler plusieurs robes de bal aux volumes impressionnants. Acne Studios nous invite à un mariage qui ne laissera personne indifférent.
Balmain – Stade Jean Bouin, 28 septembre
Toujours dans une idée d’inclusivité et d’ouvrir les portes de la mode au plus grand monde, Olivier Rousteing et Balmain propose bien plus qu’un simple défilé avec le Balmain Festival. C’est sur un podium marbré que se succèdent plus d’une centaine de mannequins aux looks oscillants entre haute couture et mode plus traditionnelle. On y découvre alors une collection mixte, mais aussi écoresponsable avec des robes faites à partir de matériaux recyclés. Olivier Rousteing va également utiliser des imprimés inspirés des tableaux de la Renaissance. Les vêtements, les sacs et mêmes sur de grands chapeaux ressemblent alors à une oeuvre de Michel-Ange.
Mais le bouquet final de ce défilé reste l’apparition de l’artiste Cher dans une superbe combinaison moulante à motifs qui conclue en saluant la foule aux côtés d’Olivier Rousteing
Off White – Ouest de Paris, 29 septembre
Est-ce qu’Off White peut survivre sans Virgil Abloh ? Suite au décès de son créateur, l’avenir de la marque semblait incertain. Ibrahim Kamara fraîchement nommé « Image and Creative Director » est là pour faire perdurer l’héritage et la vision de Virgil.
Intitulé « CELEBRATION » ce premier défilé aux inspirations panafricaine célèbre les origines communes entre les deux créateurs. Dans un décor bleu royal, les mannequins se succèdent autour d’un cube. Le corps est au centre de tout, le ventre est apparent, certaines pièces sont transparentes et ornées de dentelle tandis que d’autres s’inspirent directement de l’anatomie humaine. Des premiers pas réussis pour Ibrahim Kamara chez Off White.
Coperni – Musée des Arts, 30 septembre
La maison Coperni a fait sensation en créant une robe sur le podium pour Bella Hadid. Création des designers Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, la mannequin s’est vu pulvériser sur tout le corps un produit chimique qui se transforme en tissu au contact de la peau.
Le reste du défilé n’a pas à rougir face à ce final théâtral. Entre les vestes en cuir, les mini-jupes, les pantalons en laine et les pièces aux inspirations géométriques la jeune maison française se réinvente. Mais ce qui a le plus retenu notre attention ce sont les accessoires, avec des sacs transparents très tendances en ce moment mais aussi aux anses cubiques toujours dans cette idée de géométrie. Enfin, après le verre, le sac Swipe star de la marque se voit décliné dans une version en or massif coûtant plus de 100 000 euros.
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Balenciaga – Villepinte, 2 octobre
Balenciaga a le don de nous surprendre. Après un décor enneigé, la marque nous plonge dans des conditions toujours plus extrêmes, voire proches de l’apocalypse. C’est dans un décor boueux que la star Kanye West ouvre le défilé à la surprise générale. Pour sa première expérience sur les podiums, Ye porte une tenue impressionnante pleine de technicité.
Plus que jamais Demna ne veut pas que lui et Balenciaga soit catégorisé. Le créateur casse les codes pour le meilleur comme pour le pire. La haute couture est brutalisée entre jeans troués, coupe oversize et peluches abimées en guise de sac à main. Balenciaga nous livre ici un show inquiétant.
Chanel – Grand Palais Ephémère, 4 octobre
Premier défilé de cette dernière journée de cette Fashion Week parisienne, Virginie Viard nous présente les tendances à suivre cet été. La créatrice et Kristen Stewart rendent hommage au film de 1961 « L’Année dernière à Marieenbad » et aux robes créées par Gabrielle Chanel pour le long-métrage.
Véritable rétrospective de l’histoire du style Chanel. La femme vue par Virginie Viard s’habille avec des pantalons larges ou à coupe droite, mais aussi des robes de soirée étincelantes parfois accessoirisées avec des plumes. Sur plusieurs looks, on retrouve sur les modèles les traditionnels bas résille qui s’arrêtent à la cheville ou aux genoux. Enfin, Chanel étend sa palette de couleurs et entre le noir et le blanc, on observe un rose décliné dans tout son spectre.
Louis Vuitton – Cour Carrée du Louvre, 4 octobre
Comme l’exige la tradition, c’est la prestigieuse maison Louis Vuitton qui clôture la Fashion Week. La marque réveille l’enfant qui sommeille en nous invitant au sein d’un décor de fête foraine. On doit cette sublime scénographie au chef décorateur James Chinlund et à l’artiste plasticien Philippe Pareno.
Côté vêtement, Nicolas Ghesquière poursuit dans la fantaisie avec ces robes aux zips disproportionnés et ces cardigans géants. Tout semble prendre en volume et en démesure. Les détails prennent de l’importance et Louis Vuitton continue de son puiser son inspiration dans les seventies en réinventant les blousons d’aviateur et les robes courtes en cuir. Nicolas Ghesquière et Louis Vuitton nous pondent ici une collection pleine d’humour sans pour autant, tourner au ridicule.