À l’aube de 2024, Zsela n’a proposé qu’un seul et unique EP intitulé « Arche of Victory » en 2020. Artiste au futur prometteur, portrait d’une new-yorkaise à la dextérité émotionnelle surprenante.
Cette jeune auteure, compositrice et interprète américaine âgée de 28 ans est une chanteuse qui connaît les vertus du temps. À l’heure où la musique est consommée à une vitesse considérable, Zsela nous éduque à la patience, de la même manière qu’elle l’apprit au cours de sa vie. Zsela s’accorde, comme rare le font, cette liberté de prendre le temps. Même si celui-ci n’est pas un gage de qualité, et qu’il advient de chaque artiste d’en faire sa propre utilisation, c’est une particularité à souligner chez la chanteuse. Elle qui a réussi la prouesse de conquérir son public avec seulement quelques singles, et un EP.
Une prédisposition artistique familiale
Zsela Thompson est une de ces chanteuses où l’art est une question de famille. Elle a grandi au rythme de la musique de son père, Marc Anthony Thompson. Originaire du Panamá et installé à New York, il est lui-même dans les années 80, chanteur et compositeur RnB, Rock et Jazz. Il a d’ailleurs écrit certains jingles commerciaux, mais aussi composé des bandes originales cinématographiques et théâtrales. Sa mère, Kate Sterlin, est quant à elle une photographe établie à New York dont les méthodes sont enracinées dans un style très expressif et intime, à la recherche du storytelling le plus réaliste. Un destin prémonitoire ? Grandir dans un tel environnement créatif fut dans tous les cas une force sur laquelle la jeune chanteuse a pu s’appuyer.
Avec « Arche of Victory », Zsela affirme sa place dans l’industrie
Zsela dévoile en 2020 son premier EP « Arche of Victory », produit par Franck Ocean en collaboration avec Daniel Aged. En cinq titres, elle prend par la main l’auditeur pour le guider au rythme de ses expériences personnelles. En mettant en forme un « processus » abstrait, qu’elle décrit comme un apprentissage, elle narre une série d’événements autobiographiques. C’est ce qui donne cette amplitude si particulière à sa musique. Zsela confiait au magazine Office magazine ressentir l’ « intensité » de sa musique. Ses paroles et ses accords constituent alors une réelle « partie de soi », et sa performance prend la forme d’une « libération » psychologique et émotionnelle.
Une puissance ressentie à l’écoute du projet, alors que les thèmes sont abordés avec des mélodies délicates qui prennent soin de montrer avec détail sa personnalité. À la manière de conversations intimes, Zsela se confie et engage un dialogue avec elle-même. Avant que cet écho ne se répercute sur le « Moi » de l’auditeur et retranche ce dernier dans ses émotions personnelles.
Alors que « Arche of Victory » prend de l’âge, Zsela ne semble pas s’en préoccuper. C’est d’ailleurs une artiste qu’on attend sur la durée. Ce talentueux premier EP est le signe d’une carrière qui s’annonce prometteuse. La beauté de son style musical réside en son écriture nostalgique. Agrémentée de piano, mais contrastée par une tonalité de voix plus grave, Zsela nous guide lentement vers l’inconnu. Une singularité travaillée qui suscite un attachement. Zsela est attendue sur de nouvelles productions pour les années à venir. De futurs projets qui sauront sans aucun doute, nous surprendre davantage.