Le monde de la mode est une nouvelle fois en deuil. Après avoir pleuré la mort de Kenzo Takada, c’est une autre légende qui nous a quitté ce samedi 24 avril : Alber Elbaz.
Figure emblématique du chic parisien, c’est à 59 ans seulement que le créateur au noeud papillon et au visage de poupon nous laisse orphelin de sa joie de vivre et de son talent incontesté.
Après être passé par Guy Laroche de 1996 à 1998, puis par Yves Saint Laurent, où il succède avec aisance au couturier fondateur, il est recruté en 2001 comme directeur artistique de la maison Lanvin. Et là, c’est la résurrection. Il est applaudi par tous pour son art de mélanger bon goût et luxe français et chic décontracté à l’américaine. Avec lui, Lanvin renait. Les couleurs sont subtiles, les coupes maîtrisées et le choix des tissus, soigné.
Mais en 2015, l’aventure s’arrête pour lui et Alber Elbaz se doit de quitter la maison de couture française. Pourtant, ce génie de la mode a multiplié les collaboration et a su nous ravir avec sa délicatesse et sa poésie. En 2019, par exemple il collabore avec la griffe italienne Tod’s. Mais c’est en janvier dernier qu’il fait son grand retour avec sa marque AZ Factory, en partenariat avec le groupe suisse Richemont. On a alors retrouvé, le temps d’un instant, le magicien au noeud papillon. À la fois inclusive mais accessible, entre haut de gamme et enjouée, la collection mêlait talent et prouesses, comme l’a toujours fait Alber Elbaz.
« J’ai perdu un collègue bien-aimé, mais aussi un ami. Alber avait grandement mérité sa réputation, qui faisait de lui l’une des figures favorites et les plus brillantes de l’industrie. […] C’était un immense privilège de regarder Alber travailler sur sa dernière entreprise, alors qu’il oeuvrait à réaliser son rêve d’une mode « intelligente et bienveillante ». Sa vision inclusive de la mode aidait les femmes à se sentir belles et à l’aise grâce à l’association de techniques artisanales traditionnelles et de dernières technologies, un projet hautement innovant qui cherchait à révolutionner l’industrie. » déclare Johann Rupert, le fondateur du groupe Richemont à propos du défunt créateur.