Selon Hamza, « ce n’est pas qu’une question de vibes ». On a tendance à se le demander, surtout lorsque l’on sait que la plupart des millenials français et belges se trémoussent sur ses morceaux. De l’autre côté de la frontière, le rappeur a apporté au rap français un doux mélange entre rap et r&b accompagné de sa voix suave. Une vibe nouvelle que le public français a mis du temps à appréhender. Trente Trois Degrés vous brosse son portrait.
Hamza, de son vrai nom Hamza Al-Farissi, est originaire de Laeken en Belgique. Comme beaucoup de rappeurs, il a commencé la musique tôt. Dans le cas d’Hamza, c’est à ses 14 ans qu’il se lance dans le rap avec ses amis. Le jeune belge avait pour rôle de composer les beats du groupe et c’est grâce aux compétences acquises à ce moment-là qu’il sort son premier projet solo, Recto Verso, en 2013.
Deux ans plus tard, en 2015, le belge dévoile sa première mixtape : H-24. Cette mixtape est celle qui le mettra sous le feu des projecteurs et l’aidera à atteindre le public français.
Avec des titres comme La Sauce, Mi Amor ou Riche, on découvre une nouvelle manière de rapper qui puise directement son inspiration de l’autre côté de l’Atlantique. Véritable symbiose entre rap et r&b, les prod du rappeur sont d’une sensualité parfaitement maitrisée. Hamza ne se contente pas de s’inspirer du flow des Américains, il s’inspire aussi de leurs paroles. Entre sex, argent et drogue, on retrouve les thèmes de prédilection des rappeurs d’Atlanta que le belge a su s’approprier.
Le 24 juin 2016, le Saucegod sort Zombie Life, sa troisième mixtape. Même si le public français n’est pas encore prêt à appréhender le flow du rappeur, Hamza montre avec ce projet qu’il a une maitrise parfaite de l’autotune. Les thèmes qu’il aborde ? Alcool, femmes, argent. Avec des featurings tels que Damso ou Joke, l’album a tout d’un projet prometteur. Pourtant, même si on s’est tous déhanchés sur des titres comme Cuba ou qu’on a turn up en écoutant Rari, Zombie life est considéré par le rappeur comme un échec commercial.
Pour terminer l’année 2016 en beauté, les fans du belge auront droit à un nouvel EP : New Casanova. Avec les 5 titres, ce projet court et axé dancehall nous fait découvrir des titres tels que El Dorado. Mais Hamza ne s’arrête pas là, le jeune rappeur offre, le jour de Noël, un EP qui porte bien son nom : Santa Sauce ! Ni trop r&b ni trop trap, parfait pour les balades nocturnes amoureuses.
Après avoir signé en maison de disques et teasé son travail avec des titres efficaces tels que Vibes, Godzilla ou Destiny’s Child, Hamza sort « 1994 ».
Avec cette cinquième mixtape, le belge nous emmène dans son monde qu’on a réussi à appréhender avec les projets précédents. Refrains entêtants et enivrants, vibe ensoleillée ou déclarations d’amour crues et sales, c’est ce que nous a concocté le rappeur belge. Tout ce que le public aime chez Hamza. Public qui, d’ailleurs, ne cesse d’augmenter. Mais cette fois, pas un seul featuring en vue, le Saucegod gère le projet d’une main de fer ! Et celui-ci sait nous surprendre et ça a plu au public français. Le projet est certifié disque d’or en France six mois après sa sortie !
Bien qu’il n’ait pas abandonné ses thèmes de prédilection que sont femmes, drogues, argent, on retrouve un certain second degré accompagné d’une vraie mélancolie dans ses paroles. Ecoutez seulement Pas de remords ou Life, un vrai pied de nez à ceux qui ne croyaient pas en sa réussite musicale.
En mars 2019, le rappeur sort Paradise, son premier album (dont il sortira la réédition cinq mois plus tard) entouré des plus grands : SCH, Aya Nakamura, Oxmo Puccino… C’est un véritable condensé de ce qu’on connaît du rappeur : flow non chaland, intrus vaporeuses mais dansantes, et le trio gagnant : femmes, drogues, argent.
Derrière chaque grand homme se cache un homme de l’ombre; derrière Hamza se cache Nico Bellagio. Acolyte, graphiste, directeur artistique et photographe du rappeur, c’est à lui qu’on doit les clips de Vibes ou de Destiny Child. Il a d’ailleurs créé le label JustWokeUp sous lequel a été produit l’album Paradise.
Aujourd’hui, rap et mode sont inséparables et notre rappeur belge illustre parfaitement cette idée. Avec ses outfits aux influences outre Atlantique, Hamza a un style unique qui valse entre sobriété et bling bling. Et on s’en rend compte quand on sait que le belge collabore avec des marques de prestiges comme Nike. Mais la touche finale qui fait tout son outfit, ce sont ses lunettes, posées sur son nez sans jamais le quitter.
Mais ce qui fait de lui l’artiste qu’il est aujourd’hui c’est certes, sa musique mais aussi sa prestance. Il est de petite taille mais le jeune belge est capable de grandes choses. Dans ses clips, il n’hésite pas à jouer un personnage, à occuper l’espace et personne ne reste de marbre quand on voit ses gimmicks ou quand on entend la première note de son morceau. Comme quoi… la taille ne fait pas le moine !
Le décollage a été dur pour Hamza mais aujourd’hui il est considéré comme l’un des grands noms du rap français. Son monde rap/r&b accompagné d’une pointe de dancehall, le rappeur belge met tout le monde d’accord.