Illustrateur espagnol aux oeuvres où l’humour noir est prédominant, Joan Cornellà a réussi en quelques années à devenir un des créateurs de memes les plus trash du net. Néanmoins derrière ces atrocités, s’y cache bien souvent un acte de militantisme. Trente Trois Degrés vous brosse son portrait.
Si vous êtes un minimum actifs sur les réseaux sociaux, les oeuvres de Joan Cornellà ont dû apparaître dans votre feed au moins une fois. Après cela, à voir quel en a été le sentiment qu’ont pu vous provoquer ses créations. Rire, tristesse, dégout, terreur ou encore incompréhension, il s’agit là de l’objectif de l’artiste. Il souhaite vous faire réfléchir.
Mais qui est Joan Cornellà ?
Cet artiste espagnol né à Barcelone est, avant d’être un illustrateur regroupant des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, un auteur de bandes dessinées. Depuis 2010, ce titulaire d’une licence en arts a publié 4 livres, et dessine pour El Jueves, un magazine espagnol. Il a aussi pu exposer aux 4 coins du monde, dont à Paris l’année dernière à la Galerie Arts Factory.
Il a réussi à se démarquer grâce à son travail qui est parfois perçu comme dérangeant, voir offensant. Mais c’est ce qui fait sa force, et rien n’est laissé au hasard. Les illustrations de Joan suivent toutes un même fil rouge. En général constituées de 4 ou 5 cases, on y retrouve une mini histoire où se mêlent suicide, racisme, pauvreté, handicap, maladies, et mutilations en tout genre. Le tout, accompagné de personnages ayant un sourire générique sur la quasi totalité de ses planches, dans des scènes improbables, voir imaginaires.
Aux premiers abords, cela pourrait faire peur. Mais l’artiste utilise ces thèmes, sous le ton de l’humour noir, afin de partager ses critiques de sujets d’actualité. Et bien évidemment, tout le monde y passe : les réseaux sociaux, la société, et l’être humain en lui-même.
Pour amplifier le tout, ses satires sont représentées dans des formes simples, arrondies, et aux teintes vives et colorées. Un mélange total entre naïf et trash qui a des airs d’oxymores.
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Un artiste militant mais à sa manière
Joan Cornellà est conscient que son art peut provoquer les foudres de son public, que cette utilisation du trash peut être mal perçue, un peu à l’instar de la série télévisée South Park, experte en la matière. Néanmoins, il sait faire la différence, et pousse à la réflexion afin d’améliorer le monde avec ses armes.
« Je pense que nous rions tous de la misère. Il faut partir de l’idée que quand on rit, on rit de quelqu’un ou de quelque chose. Avec empathie ou non, il y a toujours un certain degré de cruauté. Malgré cela, je suis conscient que si un de mes dessins animés se produisait dans la vraie vie, je ne rirais pas du tout. »
Si vous souhaitez en découvrir davantage sur cet artiste, vous pouvez retrouver l’intégralité de son travail sur son compte Instagram. Voici pour l’instant 6 de ses planches qui ont retenu l’attention de l’équipe.