Le rappeur belge passe un nouveau cap.
Kobo sort ce vendredi son second album intitulé “Anagenèse”. Après “Période d’essai” en 2019, il s’installe encore un peu plus sur la carte du rap francophone.
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Qualité plutôt que quantité
“All eyes on me”. Non ce n’est pas Tupac que vous écoutez. Nous sommes en 2018 et c’est avec ce titre que Kobo décide de lancer sa carrière de rappeur. Ambitieux, il débite un 16 énergique avec une seule envie : devenir “un des futurs piliers de ton rap jeu. Tu vas t’y faire mec”. Quatre ans plus tard, beaucoup sont celles et ceux qui s’y sont fait. Augmentant très largement son audience, Kobo s’est alors distingué en 2019 avec son 1er album “Période d’essai”.
“Quoi qu’il arrive je me donne au maximum / J’pourrais pas me contenter du minimum.” – Baltimore
Le bruxellois confiait d’ailleurs à nos confrères de Clique être ressorti plein d’humilité suite à la réception de son premier album. Humble car la réception ne fut peut être pas celle attendue, mais Kobo peut être fier de lui. Alors qu’à l’ère du streaming ce sont les chiffres qui comptent, le MC belge a pu capitaliser sur un succès d’estime. Différent mais probablement encore plus appréciable, cet accueil lui a aussi permis de préparer sereinement l’arrivée de ce second opus.
En pause pendant 3 ans, Kobo se fait rare. Précieuse de par son absence, sa présence musicale se veut recherchée. Mis à profit, cette attente lui aura permis de structurer son entourage. Le rappeur devient ainsi le premier à signer au sein du désormais célèbre label de Damso, TheVie Radio. Des fondations de plus en plus solides donc, pour un rappeur qui s’affirme. Désormais place au rap.
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Evolution énergisante
Il avait dévoilé fin mars “Fucked up”, pierre naissante de son “Anagénèse”. Voguant à contre-courant de son image initiale de rappeur mielleux, Kobo a fait perdre certains repères à plus d’un de ses auditeurs. Dévoilant un autre aspect de sa palette artistique, cette première track annonçait alors un album plus diversifié. De nouvelles influences rock, complétant ses intonations mélodieuses et trap se dessinaient.
Ce morceau, genèse de son second projet, n’est pas sorti en premier par hasard. Symbolisant la naissance, l’imagerie soignée du clip reflète l’évolution du rappeur. De la vie paisible du foetus Kobo dans le ventre de sa mère (“Prenatalité”) à une sortie mouvementée (Fucked up”), Kobo débarque sur le projet, déterminé à laisser son Moi intérieur s’exprimer.
“J’aurais dû rester dans c’putain d’liquide amniotique / Autour de moi, d’la haine car les business sont très prolifiques.” – Fucked Up
La pochette est elle aussi éminemment allégorique. Dissimulé derrière un voile sur lequel figure son visage d’enfant, Kobo retrace dans l’ensemble de cet album son histoire personnelle. Cette métaphore de l’évolution n’est d’ailleurs pas sans rappeler Kendrick Lamar sur son album “To pimp a Butterfly”. Là où, chez Kendrick, le papillon évoluait jusqu’à prendre son envol, Kobo quant à lui utilise à profit le terme d’anagenèse afin de représenter au fil des 18 morceaux son passage à l’âge adulte. Le belge arrive alors à parfaitement synthétiser le tryptique qui l’anime : renaissance, transformation, régénération.
Ode à la l’introspection
3 ans c’est long. Une longue période durant laquelle Kobo a eu le temps de méditer sur ce qui l’anime. Bien que personnelles, le belge a decidé de partager ses réflexions. En résulte un album sincère et honnête, et qui sera apprécié par son plus fidèle public.
Les émotions traversant « Anagenese » sont multiples et parmi celles-ci, un certain attachement familial transparaît. L’idée pour Kobo : renaître intérieurement, se ressourcer. En retrouvant ce lien avec sa famille, l’artiste redevient alors peu à peu l’homme qu’il est en dehors de la musique. Kobo tout simplement. Loin de vouloir devenir un simple produit commercial au service de son label, Kobo sait où il va (« Movie »). Il sait aussi surtout qui il est.
« Je dois faire une pause, faut que je me repose. […] Movie, ma vie est scénarisée » – Movie
Introspectif, cet album l’est principalement au travers de son thème principal. Kobo est libre et le fait savoir. Évoquant ses rêves, ses réalisations ou encore ses inspirations, le belge cherche avant tout à s’épanouir, tant sur le plan personnel que familial. Et malgré quelques « contraintes musicales », Kobo semble avoir trouvé son équilibre.
L’album Anagenese est disponible sur l’ensemble des plateformes de streaming.
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