Après la sortie de son projet Monnayeur le 10 novembre dernier, nous sommes allés à la rencontre de Len pour réaliser une interview dans son quartier à Montpellier.
Pour commencer c’est qui Len et il vient d’où ?
Lenny dans la vie et Len dans la musique, mec de 27 ans, né à Limoges mais à Montpellier depuis tout petit, rappeur en développement de Montpellier plus précisément de Celleneuve.
Quand t’étais plus jeune tu te voyais déjà artiste ?
Non vraiment pas, c’est venu bien plus tard. Au début j’étais footeux, puis je me suis blessé, un peu comme tous les jeunes de quartiers.
Comment tu as atterri dans la musique, et quelles étaient tes influences musicales ?
J’ai toujours écouté du rap, quand j’étais plus petit je regardais les clips à la télé et j’écoutais des sons sur des baladeurs mp3. Mon premier cd c’est ma mère qui me l’a offert, c‘était The Massacre de 50cent. Concernant mes influences, je te dirai que j’ai écouté énormément de rap français, pas mal Lunatic ou la Sexion D’assaut. et beaucoup de rap à texte old school sur du boombap.
Comment ça se passe la musique quand on est à Montpellier et pas dans une grande ville ?
Faut taffer comme ailleurs, notre faiblesse d’être ici c’est une force dans le sens où y’a pas trop de structures, tu peux te faire plus vite remarquer par rapport aux grandes villes où il y a beaucoup plus d’artistes. Le plus compliqué ici c’est de se créer un réseau.
En parlant de Montpellier, il y a une communauté rap ici ?
Ouais, y’a une grosse communauté car Montpellier c’est une ville jeune et étudiante, et le rap c’est une musique fait essentiellement par des jeunes. Je vous conseille de garder un oeil sur mon gars 2p, c’est le prochain qui va péter !
2p : « Nous on bosse fort en attendant que Len pète bien et qu’il puisse mettre la lumière sur les rappeurs d’ici, car il y’en a pas mal et de très bons. »
Quand et comment tu as vu qu’il y’avait une ouverture dans le milieu de la musique ?
En vrai c’est mes gars qui l’ont compris, moi j’avais arrêté d’aller en studio car c’est compliqué ici. Mes gars étaient allés au studio chez Hazer, ils m’en ont parlé et j’y suis allé, je l’ai rencontré et c’était la rencontre qu’il me fallait. Hazer c’est mon beatmaker et c’est carrément devenu mon gars sûr, c’est une connexion musicale qui est devenue une vraie connexion humaine. Il a produit 12 sons sur les 17 du projet, il a sû m’emmener sur des terrains que je connaissais pas.
Comment s’est faite la connexion avec Guilty et Jardins Noirs ?
La connexion s’est faite via un pote à moi qui était en contact avec Guilty. J’avais plusieurs propositions de divers labels à l’époque, j’ai pris mon temps pour réfléchir et dans la foulée Guilty m’a contacté pour me proposer Jardins Noirs. Musicalement c’était l’univers qui me parlait le plus, surtout humainement, le G c’est un tueur et c’était vraiment un bon choix.
Avant de sortir ton premier projet tu as sorti une série de freestyle appelé « Bookmakers », vas-tu continuer ?
Évidemment ça va continuer fort ! Bookmakers c’est mon sas de décompression sur lequel je m’essaye à plus de choses, je teste des choses un peu plus street que sur les projets. Je pense que musicalement ça se ressent d’ailleurs, sur mes projets je veux construire un univers tandis que sur les Bookmakers je me permets plus de choses.
Ton premier projet s’appelle Monnayeur, pourquoi ?
La question qui tue ! On cherchait un univers qui collait à ma musique, dans mes sons tu peux retrouver le temps et l’argent, du coup on a pensé à Monnayeur dans le sens où c’est le monnayeur qui gère les comptes, qui récupère et qui perd pas de temps.
Ton morceau préféré/celui qu’il faudrait qu’on ajoute à notre playlist ?
Il faut tous les prendre mais je dirais LBL car c’est le focus track du projet, le son est lourd, le clip également.
Le morceau le plus compliqué à écrire ou à enregistrer ?
Sans réfléchir je vais te dire « En Négatif » car je me suis positionné sur un univers beaucoup plus introspectif, un style que je ne fais pas souvent. Il y a beaucoup de variations de voix du coup c’est plus compliqué à écrire et à interpréter. Il m’a fallu deux jours pour finir le texte, et une journée en studio pour le poser alors qu’habituellement je mets une demi-journée max à poser.
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Dabs, Hooss, Djalito, un casting de feats très varié, comment as-tu fais le choix de ces feats ?
Humainement avant tout. Djal c’est mon gars depuis plus de 3 ans maintenant, on se connaissait avant la musique. Hooss il bosse avec Guilty, on s’est croisé en studio, on s’est vu plusieurs fois en studio et naturellement on a fait le morceau. Dabs travaille aussi avec le G, on était en studio avec son équipe, très bon feeling avec eux, on leur a proposé le morceau, ils en ont parlé à Dabs qui a direct validé.
Une anecdote sur l’un d’entre eux ?
Avec Djalito on a fait 4 morceaux, j’ai choisi de garder celui-ci pour mon projet, il a gardé les autres donc la connexion est loin d’être finie !
La connexion de tes rêves ?
Je n’ai pas spécialement de connexion de rêve. Quand j’ai repris sérieusement la musique, je voulais travailler avec Katrina Squad et aujourd’hui je bosse avec eux donc c’est un déjà un accomplissement.
Le lien entre la musique et le milieu du cinéma est super proche aujourd’hui, ça pourrait t’intéresser ? Ou un bien un autre milieu que le rap ?
De fou, le cinéma est globalement tout ce qui est artistique ou lié au sport m’intéresse fortement car je suis grave attraie à la création et au dépassement de soi mais pour l’instant j’suis focus sur la musique.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes artistes qui souhaiteraient marcher sur tes pas ?
Travaille mon loup, persévère et ne lâche pas l’affaire car ça met du temps et il faut avoir beaucoup de patience, moi-même aujourd’hui je suis encore dans cette période de patience où je bosse la tête dans le guidon. Aujourd’hui on peut voir des mecs comme Dinos ou Laylow qui n’ont pas lâché l’affaire depuis des années et au final, qu’on aime ou pas le temps a fait ce qu’il fallait pour eux, donc ouais ne lâche pas ça va finir par payer.
À quoi doit-on s’attendre pour la suite ?
Du lourd, la machine est en marche et on va rien lâcher. La continuité de Monnayeur, des morceaux, des clips, le retour des Bookmakers avec le 5 qui va arriver très prochainement d’ailleurs !
Le mot de la fin ?
Force à vous, vous êtes des bons ! Allez streamer Monnayeur, la suite arrive vite !