Véritable monstre sacré de la musique camerounaise et africaine, le grand Manu Dibango nous a quitté ce mardi 24 mars à Paris, après avoir été contaminé par le Covid-19.
Le saxophoniste s’en est allé rejoindre de grands artistes comme Fela Kuti, au Temple de la renommée des artistes du continent africain.
Toutefois son influence sur la musique est grande et va au-delà des frontières de l’Afrique. Né à Douala au Cameroun, en 1933, il tombe amoureux de la rumba et du jazz. Son oeuvre est un mélange de toutes ces influences et met en exergue l’ébullition artistique du Berceau de l’Humanité.
Soul Makossa, legs à la musique mondiale
La musique de ce géant ne peut se résumer à un seul morceau. Cependant le titre Soul Makoussa sorti en 1972, composé pour être l’hymne de la 8ème Coupe d’Afrique des Nations, deviendra quasi-incontournable. À l’exception de quelques mots, le morceau est écrit en Duala (dialecte camerounais), il envahit cependant les radios new-yorkaises et devient un hymne à la coolitude.
Le fameux refrain ‘’ma-mako , ma-ma-sa, mako-mako sa’’ fait mouche et le titre sera samplé et repris par les plus grands artistes de l’époque comme Michael Jackson (Wanna Be Startin Somethin’) ou encore Dickie Goodman. La scène hip-hop des années 90 n’est pas insensible au charme de ce titre puisque A Tribe Called Quest, Kool Moe Dee, Geto Boys ou encore The Fugees reprendront eux aussi Soul Makoussa. Le micro-séisme qu’a créé ce disque lui vaudra une tournée Outre-Atlantique.
Manu Dibango aura fréquenté les plus grands artistes de son temps, de Fela Kuti, à Herbie Hancock en passant par Serge Gainsbourg. Il nous laisse également une discographie bien fournie, avec des albums comme African Voodoo, Electric Africa ou encore Afrovision. Des albums empreints de groove, mais aussi de l’allégresse des sonorités ouest-africaine.
La musique perd un de ses plus fervents architectes. Un génie et un amoureux inconditionnel du son, voila ce qu’était l’illustre Manu Dibango.