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Musique

Suzuya : le rappeur qui navigue entre amour et haine – INTERVIEW

par Lisa Herrera 9 juillet 2020
par Lisa Herrera 9 juillet 2020
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Suzuya est un rappeur dont les textes et les sons nous plongent dans un univers d’amour, de colère et de haine. Rencontre avec cet artiste de Grenoble qui nous a montré que la musique n’est pas une question d’âge.

Quel a été ton premier contact avec le rap ?

J’ai tout le temps écouté du rap quand j’étais petit, parce que mon père en écoutait beaucoup en voiture, mais je ne me suis jamais dit qu’à cause de ça j’allais en faire. C’est plus tard, quand j’ai découvert XXXTENTACION, que j’ai vu la façon dont il transmettait des messages pour aider les gens, que je me suis dit que ça peut être cool de faire de la musique. Mais aussi parce que j’aime ça.

suzuya-interview-trente-trois-degrés-©-arcd.shot

 

Quelles sont tes influences dans la musique ?

Je dirais juste XXXTENTACION par rapport aux influences et sa façon de transmettre des messages.

AMOUR, COLÈRE et HAINE, pourquoi ces trois thèmes t’inspirent autant ?

Je m’inspire de mon vécu, on va dire que ces thèmes sont les choses qui me caractérisent le plus. La haine et l’amour, pas forcément liés entre eux, se correspondent et s’entremêlent. Ce sont les deux sentiments que je connais bien donc j’ai des choses à dire par rapport à ça. Je suppose que je ne suis pas le seul, du coup il y a des gens qui peuvent se sentir moins seul et soutenu en écoutant mes textes. Je veux aider des gens, le but ce n’est pas de passer un message pessimiste même si j’évoque des sujets triste parfois, mais j’essaye d’inciter les gens à s’en sortir. De mon côté je dis les choses telles que je les ressens. Après en partageant, les gens comprendront qu’ils ne sont pas seuls à vivre certaines expériences de vie qu’elles soient bonnes ou mauvaises et qu’il faut garder un certain optimisme. C’est plus ça la démarche.

À quel moment tu as voulu écrire pour les autres ?

J’écrivais déjà des poèmes avant de commencer la musique, c’était il y a trois ans. J’ai commencé à les partager, puis il y a deux ans, en découvrant X je me suis dit qu’il fallait que je commence à me lancer dans la musique parce que ça me plaisait.

Tu aimes les mangas ?

Les shōjo je n’aime pas. Je n’aime pas quand il y a juste une romance, je préfère un animé où il y a de l’amour dans un univers où il n’est pas censé y en avoir. Par exemple là ou il y a un peu l’apocalypse, un univers violent. Là je trouve ça plus percutent. Mais pour mes clips, j’ai déjà fait des sons sur des OST du coup je me suis dit que c’était bien de mettre l’anime en avant aussi, parce que ça va bien ensemble.

suzuya-interview-trente-trois-degrés-©-arcd.shot

 

Qu’est-ce que tu voulais faire avant de te lancer dans la musique ?

Avant la musique j’avais pas réellement de projets, j’ai essayé de vivre des beaux jours et de passer de bons moments. D’ailleurs je faisais un peu de sport, du foot mais au bout d’un moment je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose donc j’ai commencé à m’impliquer dans la musique. Sinon avant ça je n’avais pas vraiment de grand projet.

Tu mélanges les styles musicaux ou tu restes centré sur le rap ?

Je pense que je reste plus généralement accès sur le rap, mais j’utilise des OST sur des instruments, par exemple Chute d’Etoiles c’est du piano et du violon pour toujours susciter des émotions et accompagner mes textes. Je cherche d’abord une instru avant d’écrire mes paroles, comme ça je peux vraiment faire un truc qui est complémentaire. Pour le prochain titre qui va sortir, c’est une instru que j’ai travaillé avec un beat maker dans le studio Octavox à Grenoble. Je veux travailler avec des beat makers plutôt qu’acheter les prods sur Youtube.

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Que retiens-tu de ton premier son Mauvais rêve ?

Le premier morceau c’est juste un texte comme ça, ce n’était pas dans l’optique de faire un son. Mais à partir de ça, je me suis dis pourquoi pas essayer de faire un son sans matériels ni rien, juste de faire quelque chose de simple pour voir ce que ça donne et pour changer de ce que je faisais sur Instagram, vu que je mettais simplement des poèmes. Puis j’ai vu que ça a plu à des personnes qui m’écoutaient. Ça me plaisait à moi aussi de faire ce format alors c’est à partir de là que j’ai commencé à faire de la musique.

Quel message tu veux faire passer dans ton dernier morceau Hôpital ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire ce n’est pas un son qui revendique le pessimisme mais en gros c’est plus un dialogue entre deux facettes dont je pense que la plus part des gens ont. Genre la facette pessimiste, qui a tendance à se laisser dépasser par les émotions et la facette optimiste qui veut à tout prix s’en sortir. Entre les deux, la personne pessimiste qui pourrait un peu se plaindre et l’autre qui lui dit un peu brutalement que ça ne lui apportera rien : parce que la personne optimiste veut devenir une meilleure personne et elle a l’impression que la personne pessimiste l’en empêche. Du coup c’est ça le message que je retranscris, il faut plus écouter la facette optimiste pour devenir une meilleure personne parce que ce n’est pas dans le pessimiste qu’on pourra avancer.

Que penses-tu du rap d’aujourd’hui ?

Pour moi il doit y avoir de tout dans le rap. Plus y’a de sujets mieux c’est. Par exemple tu peux pas dire ouais le rap c’est nul parce que y’a des choses que tu aimes pas. Moi j’apprécie certains styles, j’en aime moins d’autres, mais je respecte tous les genre quand même, à part les messages qui ont des valeurs qui ne me plaisent pas, genre l’égotrip pousse à l’extrême. Après il faut de tout pour satisfaire les goûts des gens.

Quels sont les retours que tu as par rapport à ta musique ?

Au début j’ai eu des avis négatifs mais c’était constructif parce que c’était des conseils et des améliorations. Même pour l’articulation, c’est des choses que j’écoutais et que je prenais en compte. Après au studio on m’a aussi dit qu’il fallait plus articuler et on m’a donné des techniques. Après il y a toujours eu des critiques négatives mais sans arguments c’est juste énervant. Ce ne sont pas des choses qui me blessent ou que je prends en compte.

suzuya-interview-trente-trois-degrés-©-arcd.shot

Dans ta bio tu as écrit « dernier survivant de ma section », pourquoi ?

C’est complexe (rires). C’est un peu une référence à l’anime Tokyo Ghoul par rapport à Diuso. Mais c’est aussi par rapport à des gens que j’ai rencontré, avec lesquels j’aurai pu avancer sauf qu’ils ont suivi un autre chemin et ont fait un peu de la merde, donc je suis le dernier qui a réussi à faire les choses correctement dans ce que je voulais entreprendre. C’est aussi pour ça « dernier survivant de ma section ».

Quels sont tes projets futurs ?

Je bosse sur un album, certains titres sont prêts. Sinon mes projets futurs c’est de continuer à sortir des sons comme je l’ai toujours fait. Mais faire aussi des clips moins accès sur les mangas et des albums. Par la suite continuer à tester de nouvelles choses et à évoquer de nouveaux sujets tout en restant sur les anciens aussi.

Photos : ©Arcd.shot
Suzuya
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Lisa Herrera

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