L’entreprise présente dans 80 pays a annoncé à l’occasion du Black Friday que toutes les pièces issues de la fast fashion seront désormais interdites sur sa plateforme en ligne.
L’éveil des consciences dans le milieu de la mode semble prendre peu à peu de l’ampleur comme le prouve cette nouvelle initiative du site Vestiaire Collective qui annonce mettre fin à la vente de vêtements issus de la fast fashion.
Activisme ou greenwashing ?
La mode ne se résume plus qu’à la simple manière de s’habiller. La mode a de l’influence, elle creuse la personnalité et recherche la performance artistique à l’image de Coperni par exemple. Mais la mode et son industrie sont en réalité au sommet d’une montagne de problématiques dramatiques : main d’œuvre sous payée, pauvres conditions de travail, surproduction, matières bas de gamme, pollution à l’échelle mondiale…
En octobre 2022, une équipe de Vestiaire Collective s’est rendue au Ghana à Kantamanto pour lutter contre la fast fashion. Plus de 15 millions de pièces arrivent chaque semaine sur le marché de cette ville avant que 40% d’entre elles terminent au milieu de misérables décharges à ciel ouvert. De quoi affirmer que l’Afrique est malheureusement devenue le continent-poubelle des pays développés.
“La fast-fashion n’a aucune valeur à l’achat et encore moins à la revente. Nous faisons ce pas en avant parce que nous ne voulons en aucun cas être complices d’une industrie qui a un tel impact négatif, tant environnemental que social. Le système actuel encourage la surproduction et la surconsommation de produits de mauvaise qualité et la mode génère une quantité impressionnante de déchets” – Dounia Wone, directrice du développement durable chez Vestiaire Collective.
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Certains internautes ont directement crié au greenwashing. Pourtant l’entreprise a décidé de collaborer avec The Or Foundation – une organisation mettant en lumière les enjeux écologiques et sociaux liées à l’industrie de la mode – afin de mettre en place plusieurs solutions, dont les dons, le recyclage ou l’upcycling, pour justement y remédier. Le but étant pour les activistes de se débarrasser complètement de la fast fashion d’ici 2024.
Un défi ambitieux tandis que les grandes enseignes imitent les initiatives écologiques qu’elles tentent de faire rimer avec leur mode économique à bas coût. Les marques blacklistées concernent pour le moment Asos, Atmosphere, Boohoo, Burton, Cider, Coast, Dorothy Perkins, Fashion Nova, Karen Millen, Miss Selfridge, Missguided, NA-KD, Nasty Gal, Oasis, Pretty Little Things, Shein, Tezenis, Topman, Topshop and collaborations, Warehouse.
L’enjeu n’est pas réellement d’acheter moins mais plutôt d’acheter mieux. Un combat qui confronte là encore, l’action globale des populations face à l’hyperpuissance des firmes.