L’été arrive ! Les rappeurs marseillais sont plus que jamais sur le devant de la scène Rap FR. Pour son 3ème album “Avec le Temps”, Soso Maness livre 17 titres aux sonorités ensoleillées et parfois osées.
Un album à l’aura personnelle
Soso Maness a évolué, en témoigne son nouvel album « Avec le Temps ». Loin de se limiter à des sons dansants, comme il a pu le souligner dans l’émission Le Code de Mehdi Maïzi, ce nouvel album se base sur des sonorités diversifiées. L’intro Clair-obscur, avec Léa Castel au piano, symbolise la double personnalité de l’album, entre lumière et obscurité.
Jamais deux sans trois 🙏🏼🙏🏼🙏🏼 pic.twitter.com/xyHOzriIEE
— SOSO MANESS (@sosomaness) May 11, 2021
Comme trop peu souvent, Soso Maness ouvre son cœur pour « Madame Maness ». Une ode pour sa femme, qui semble avoir joué un rôle prépondérant dans ce nouveau souffle musical. L’interlude « Ô Baumettes », sur un modèle guitare voix pourtant classique, constitue une dose rafraîchissante et originale dans l’univers parfois dur du rappeur. Derrière son image rattachée au morceau « Bande Organisée », l’artiste parvient à nuancer sa musique avec des sons plus personnels et introspectifs.
Une peinture toujours réaliste de la vie des quartiers populaires
Soso Maness fait partie de ses artistes que l’on reconnaît à l’écoute. Comment ? Par ses textes sincères relatant son expérience des quartiers Nord de Marseille. 2020 fut une année rythmée par le succès pour le rappeur . Une reconnaissance qui s’est construite en partie grâce à ses écrits, emplis de vérité et de rage. Alors que le paysage du rap produit des textes toujours plus similaires et réglés, Soso Maness arrive à se démarquer par des paroles crues, simples. Son authenticité c’est son identité, sa musique.
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Fils de voyou se fait l’écho des regrets de la relation entre le rappeur et son père : ”ton visage le soir me manque, je suis apeuré”. La drogue, vice fréquemment évoqué dans ses sons, sert un discours moralisateur pour une vie sans excès. Conscient des réalités de la rue, Soso Maness veut rassembler. “On crie akha dans les quartiers Nord, arthena dans les banlieues parisiennes”, mais la vie de quartier est similaire à Marseille, Paris ou ailleurs.
Pour celui dont « l’amitié s’arrête là où les intérêts commencent”, le rap est un catalyseur de bonheur. Son rôle : rendre les gens heureux. Le rappeur du quartier « Fond Vert » le sait, maintenant qu’il “fait des interviews chez GQ”, il est prêt à vous réveiller. Avec le temps s’élabore ainsi en tant qu’outil social faisant figurer le Rap comme fédérateur de personnes et de sonorités.
Le temps passe et Soso rassemble
Ses mots portent. Au-delà de sujets personnels, Soso Maness continue de rapper pour et avec les autres. Triomphe du mélange des genres, son album réunit un casting 5 étoiles avec comme rappeurs titulaires SCH, PLK, Maître Gims ou encore Jul. Objectif rempli en terme de connectivité tant chaque featuring représente l’artiste kickant avec le marseillais. Au-delà de sons dansants comme le surprenant Petrouchka avec PLK, il étonne et brille dans l’univers mafieux des derniers marioles aux côtés d’SCH.
Que la musique de Soso Maness plaise ou non, le rappeur réfléchit et rassemble. A 34 ans, celui qui ne fait pas dans la fiction veut élever les habitants des quartiers populaires vers le haut. Alors oui, avec le temps, Soso Maness grandit et fait grandir.