C’est à courant contraire qu’aujourd’hui on s’éloigne du rap pour vous faire part de la musique d’un britannique émergent : Venna.
Qui a dit que seul le rap permettait aux artistes de s’épanouir aujourd’hui ? Venna nous prouve l’inverse en choisissant la voie du Jazz.
Portrait d’un saxophoniste propice à l’air du temps
Producteur, plus spécifiquement saxophoniste, vous l’avez sûrement rencontré derrière le récent projet de Knucks, Alpha House. Il aime le jazz, certes. Mais le jazz l’apprécie probablement étant donnée sa maîtrise en la matière. Retenez que cette connexion ne date pas d’hier. Plongé dans la musique depuis l’âge de six ans, c’est sa mère qui l’a toujours encouragé à exercer dans ce milieu.
Tandis qu’il énumère ses travaux pour Wizkid, Burna Boy, Snoh Aalegra, J Hus, AJ Tracey,… Venna a également contribué au magnifique “Long Nights” de 6lack ou encore à Black is King de Beyoncé. Aujourd’hui, il est détenteur d’un Grammy Awards mais n’est pas prêt de s’arrêter là.
Originaire du sud de Londres, le jeune musicien s’efface du train-train des tendances UK. Son amour pour le saxophone dégage une particularité. Tandis que sa douce nostalgie vous traverse l’esprit, ses apaisantes mélodies vous tapent l’ouïe.
Tout compte fait, vous remarquerez que Venna porte un goût pour la musique travaillée. Une caractéristique qui résulte de son attrait pour ces grands incontournables dont 9th Wonder, D’Angelo, Slum Village et notamment Terrance Martin sur lequel il déclare : “[C’est] la raison pour laquelle j’ai commencé à produire”. Le brillant artisan de To Pimp a Butterfly aux côtés de Sounwave, Thundercat et j’en passe, lui sont de véritables sources d’inspirations.
Venology ou préférablement Venna’s Therapy
Venology est le premier et unique projet du londonien sorti le 3 septembre 2021. Cet EP est le fruit d’un travail élaboré durant le confinement. Ce sont six morceaux qui s’apprécient intimement comme les bienfaits d’une thérapie. Pour ce faire il s’est en partie entouré de Knucks, Emil, Jvck James, Jada et Marco Bernadis.
Sa musique est principalement une forme d’expression personnelle. Toutefois, Venna reste attentif à ce que celle-ci soit expérimentale pour ses auditeurs. Que ces derniers puissent être en mesure de ressentir le projet à travers son élégante et sensible harmonie.
De fait, vous pouvez apprécier une chanson tant pour sa production que son lyrisme. S’agissant de Venology, son ossature demeure intangible bien que les paroles, elles, se font rares. En effet l’EP comprend à peine deux morceaux chantés – “Standard” et “Sun, Moon & Herbs” – qui, pourtant, sont très bien réalisés. Comprenez que les accords de saxophone font, en réalité, délicatement allusion à la voix de l’artiste.
“Laissez-moi vous expliquer pourquoi il n’y avait pas beaucoup de mots dessus. Moi, j’écoute beaucoup d’instrus. Une grande partie de la musique que j’écoute n’a pas de mots. Le jazz est lui-même son propre langage”.
À mi-chemin entre modernité et atmosphère venue du passé, on vous encourage fortement à découvrir Venna. Prenez 20 minutes et laissez-vous bercer par le somptueux Venology.