Bolémvn, le rappeur du Parc aux Lièvres d’Évry, nous a retrouvés à la boutique Afterdrop pour nous parler de son parcours, de sa musique et surtout, ses souvenirs du bâtiment 7.
Raconte-nous ton parcours.
Alors moi c’est Bolémvn, j’habite à Évry mais je suis né à Mantes-La-Jolie. J’ai commencé la musique au lycée, des potes à moi faisaient un freestyle, pour rigoler moi aussi j’ai dit que je voulais en faire un, ils m’ont dit « T’es un menteur ». Le lendemain, on est parti au studio et j’ai éteint tout le monde.
T’as éteint tout le monde avec ton premier texte ?
Oui, premier texte, mais n’écris pas que j’ai éteint tout le monde sinon ils vont bouder (rires). Le mec du studio était choqué; il m’a demandé depuis quand je rappais après j’ai dit « C’est la première fois de ma vie je rap ». Il pensait que je mentais, puis il m’a dit « Bon tu sais quoi, rentre chez toi, écris deux solos, tu reviens au studio et si je les kiff, le studio est à toi; tu viens quand tu veux ». Je suis rentré chez moi, je l’ai fait, il a kiffé et c’est parti de là. Tout a donc commencé dans le 91, au studio Bunker, ça faut bien le préciser.
Après je faisais de la musique, j’enregistrais et un mois plus tard j’ai arrêté l’école. Ce n’était pas par rapport à la musique que j’ai arrêté mais plus parce que je savais lire, je savais compter, je savais écrire donc fin (rires).
T’écoutais quoi plus jeune ?
La Comera, LMC Click, Koffi Olomidé, Werrason, JB Mpiana… C’est des artistes congolais. En France, j’écoutais que La Comera et LMC Click, c’est tout.
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On sait que le Bat7 c’est important pour toi, qu’est ce que tu peux nous raconter dessus ?
Le bâtiment 7, c’est un lieu où l’on traîne tous. C’est le QG le bâtiment 7. Ça veut dire on restait posés, il y en a qui fumaient leurs chichas, il y en a qui fumaient leurs trucs, il y en a qui rigolaient, il y en a qui jouaient aux cartes. Tu vois c’est comme si on était posés dans un local mais on était au le bâtiment 7 en fait. Ça veut dire qu’avant le rap, on était déjà tous là-bas.
Franchement ça fait dix ans qu’il est censé être détruit mais j’y crois pas trop même si je pense que c’est réel là. Je n’habite même plus là bas carrément.
Raconte-nous un souvenir du bat 7.
J’en ai beaucoup ! Une fois il y a une meuf qui a fait un bad trip. Parce qu’elle a voulu fumer dans le joint de Kodes je crois. Et comme Kodes il fume à fond, elle ne pouvait pas suivre. Ça veut dire elle a fait un bad trip direct (rires) et moi j’ai couru je me suis cassé ! Tout le monde est parti d’ailleurs on l’a tous laissée.
Qu’est ce que tu penses de la place du 91 dans le rap ?
Avant on avait une place quali, en gros personne ne nous calculait. Il y avait la Comera et ils ont fait leur temps; ils n’ont pas eu le succès qu’ils auraient dû avoir. Avant c’était que le 93, 94 etc mais maintenant on est là, on est venu en force.
Nous, les mecs du 7, on est à part. Tu ne vas pas nous entendre dire 91 si tu remarques bien; on dit 7. On est comme la Corse (rires). On est des mecs du 91 mais on revendique plus le 7, parce qu’on s’est battu pour le 7, on s’est pas battu pour le 91. On reste des mecs du 91 quand même parce que c’est la base.
« Je ne suis pas un rappeur, je suis un artiste »
Tu te vois où dans quelques années ?
Franchement je ne suis pas un rappeur, je suis un artiste. Ça veut dire que je peux faire un feat avec tout le monde. Et je peux tout faire, sauf du zouk parce que ça ne me ressemble pas.
Et la scène t’en a déjà fait ? C’est laquelle qui t’as fait le plus kiffer ?
Ouais, beaucoup. La scène que j’ai le plus aimée c’était la première partie du Zénith de Koba. C’était n’importe quoi.
Quelle est ta relation avec Koba ?
Koba c’est la famille, ça veut dire que ça va au delà de la musique. Koba c’est pas un featuring, c’est une affaire de sang.
Tu penses quoi du rap américain ?
Je déteste. C’est éclaté au sol. Les seuls que j’ai écoutés un peu c’est Nas et Tupac.
L’Américain c’était cool avant. On est en France on est bien, on est beaucoup là. Ça ne sert à rien d’écouter, est ce que les Américains nous écoutent ? Est ce que tu vas dire à Drake « Oh t’as écouté Bolémvn ? » ? Il va te dire « C’est qui lui ce petit con là ? ». Eux ils ne nous écoutent pas et nous on va les écouter ? En fait notre problème en France c’est qu’on veut trop recopier les autres. C’est pas bien ! Aujourd’hui quand t’écoutes un rap qui vient d’ici, un rap français, tu vas te dire « Oh il a prit le même flow que Young Thug ». Mais jamais les cain-ris ils vont dire « Il a pris le flow de Booba, il a pris le flow de Niska ». Parce que eux tu vois c’est les cain-ris. Ils dead ça et vas-y moi je suis yomb d’eux. Tout le monde les copies mais on est bien nous. J’écoute vraiment pas de rappeurs américains, si têtu regardes ma playlist il n’y en a aucun. Sauf Nas.
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