Plus de trente ans après ses débuts, le mangaka multi primé refait surface. Netflix dévoilera le 19 janvier 2023 une adaptation inédite sous le nom de Maniac par Junji Ito : anthologie macabre.
Plusieurs histoires courtes seront mises en scène dont « Tomb Town », « The Strange Hikizuri Siblings », « Ice Cream Bus », « The Thing That Drift Ashore », « Hanging Balloons », « Unendurable Labyrinth » et « Library of Illusions « . Les fans attendent une représentation à la hauteur des mangas originaux, non pas comme l’anthologie initiale The Junji Ito Collection qui s’était avérée décevante.
Le digne héritier de Shigeru Mizuki et Kazuo Umezu, les pères fondateurs du genre horreur
Junji trouve dès son plus jeune âge l’inspiration à travers les dessins de sa sœur aînée. Plus tard, Lovecraft et Kazuo Umezu font pencher la balance vers cet univers horrifique qui lui est tant reconnu. Le body horror devient son mot d’ordre, si ce n’est son deuxième prénom.
« Ito c’est l’horreur dans sa globalité entre mondes cauchemardesques, corps mutilés et démembrés, fantômes et légendes obscurs, sans jamais tomber dans le vulgaire ou le gothique», accorde Sullivan Rouaud, directeur de collection chez Mangetsu.
«Il a su capter ses intuitions les plus profondes pour les accoucher sur papier, avec la rigueur du scientifique. Le tout au service d’une quête d’esthétisme très poussée».
Jusqu’au début des années 90, sa passion pour le dessin s’emmêle à une carrière de prothésiste dentaire qu’il abandonnera suite au succès de Tomie. Sa publication, en 1987, fait du personnage éponyme une référence maléfique. Victime de sa beauté, Tomié subit d’atroces démembrement qui accroissent sa soif de vengeance à chaque renaissance.
Par la suite, les oeuvres Spirale et Gyo font enfin de Junji quelqu’un de renom, notamment grâce au magazine populaire Big Comic Spirits qui prépublie ses mangas.
L’incongrue, la monstruosité et le burlesque frappe les scénarios meurtriers et malsains sous emprise de malédictions. L’œuvre d’Ito dérange l’imaginaire et suscite le dégoût autant qu’elle fascine. L’indicible est à son comble face à une vision du corps humain qui se veut aussi grotesque que extravagante.
Pour ainsi dire, son esthétique est inégalable tellement il parvient à rendre idéal tout ce qu’il y a de plus déroutant. Raison pour laquelle il fut récompensé par deux prix Eisner (prix de la bande dessinée) concernant la catégorie du meilleur auteur pour ses chefs-d’œuvre que sont Remina et Venus in the Blind Spot.
Le lundi 23 janvier prochain, le mangaka sera présent à Marseille pour une séance de dédicace à la librairie Tsundoku à partir de 16h. Du 26 au 29 janvier 2023, le Festival d’Angoulême lui consacrera pour la première fois une exposition : “Junji Itô, dans l’antre du délire”.
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