Williams a tiré un trait sur plus d’une cinquantaine d’objets collectors marquant sa vie, les années 90 et la culture populaire. Ce trésor se trouve aujourd’hui à l’achat rappelant à tous, qu’en effet, que l’on emporte rien avec soi.
La collection « Son of a Pharaoh » de Pharrell Williams : une histoire par et pour les nerds, les obsédés et les connaisseurs obsédés par les artefacts culturels.
Toute l’énergie de Pharrell en une collection
« Je ne vais pas vendre de meubles sur StockX. Vous savez ce que je dis […] Je ne vais pas vendre, vous savez, des bagues en diamant de plus de 20 carats sur [The] RealReal”. Voici ce que l’artiste a déclaré à propos de JOOPITER (@joopiterofficial) la maison de vente aux enchères qu’il a lui-même fondée. Cette nouvelle plateforme, dédiée au commerce haut de gamme, expose en l’occurrence la précieuse collection “Son of a Pharaon” qui s’accompagne d’images, archives et vidéos sur mesure. Le site a également prévu de mettre en œuvre un espace pour les collectionneurs et les créateurs qui, à leur tour, y verront la possibilité d’établir leurs propres enchères.
Les offres ont débuté ce jeudi 20 octobre. Traversé par un éveil spirituel, Williams a rappelé que cette vente révélait bien plus qu’une importance matérielle. “Vous n’êtes pas seulement ici pour acheter un article, vous êtes ici pour acheter une histoire » a-t-il précisé. L’histoire d’un Afro-Américain face au racisme, une denrée malheureusement inépuisable aux États-Unis. Raison pour laquelle le produit des ventes sera reversé à la propre association de Williams nommée Black Ambition, une association qui milite en faveur des minorités sous représentées, s’agissant ici des entrepreneurs noirs et latinos particulièrement.
D’autre part, ces enchères relatent un autre récit. Celui de l’ascension de la culture hip-hop à travers la mode auquelle le style de Williams a contribué de fait. Une ascension longue et sinueuse que l’artiste décrit comme une forme de rébellion et d’expression radicale dans un système très répressif sur le plan culturel. Une ascension qui a finalement touché des sommets le jour où Abloh a été nommé directeur artistique chez Louis Vuitton ou grâce à l’accomplissement de grands autres comme Kanye West ou Jay-Z.
« La mode et la musique, c’est comme le temps et l’espace, on ne peut pas avoir l’un sans l’autre. Vous savez, même Mozart portait quelque chose » (P.W.)
La collection comprend 52 lots qui proposent des montres Audemars Piguet, une malle Goyard, “The Thanos Grill” par Gabby Elan, la paire de Bape Bob l’éponge ou encore une Oakley Razor Blade en diamants. Mais l’objet le plus incontournable demeure probablement le fameux Blackberry 8700 en or 14 carats en tant qu’un des plus grands flex jamais réalisé par un rappeur. Les pièces vont de la vantardise à la transmission de messages, comme la veste de motard en cuir « Women’s Rights » et la veste de survêtement Adidas portant l’étiquette « Girls Are Everything ».
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Mais la majorité de la collection repose sur de nombreuses collaborations sur mesure avec le joaillier Jacob Arabo connu dans la communauté – et dans une multitude de chansons de rap – sous le nom de Jacob the Jeweler. Arabo, pionnier du style bling-bling est devenu un incontournable pour les célébrités dans les années 90 :
“Je suis allé le voir parce que j’ai entendu dire que Biggie y allait” a déclaré Pharrel.
Il est fréquemment cité dans les paroles d’artistes reconnus, comme dans le titre Girls’ Best Friends du rappeur Jay-Z en 1999, All Falls Down de Kanye West en 2004 ou Upgrade U de Beyoncé en 2006. Le joaillier de la 57e rue à New York a également collaboré avec la NBA en 2004, lui permettant d’utiliser sur ses montres les logos officiels de vingt-neuf franchises.
Les pièces proposées à l’enchère ne constituent qu’une simple partie de sa collection. Il se peut que Williams ait acheté en réalité plus de 100 pièces auprès du célèbre joaillier Arabo. Quoiqu’il en soit, homme d’affaires ou homme de bonne foi avec ses ventes, Pharrell Williams fait table rase d’un héritage laissant place aux créateurs de demain. Ceux qui oseront prétendre à quoi prêter attention et pourquoi.