C’est à la Grande Halle de la Villette que s’est déroulé, ce samedi 21 janvier, le défilé de la créatrice qui prétend à la foi écologique. Un show poétique qui n’a pas menti sur son organisation tordue et alambiquée. C’est véridique : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
À l’occasion de la Fashion week parisienne, la primée par LVMH a dévoilé sa collection Automne/Hiver 2023-2024 en dénonçant comme à son habitude la surconsommation de vêtements. Le top modèle Kit Butler ou encore la chanteuse Yseult faisait partie des mannequins regroupant de manière appréciable des profils de toutes tailles et tous âges.
“Rising Shelter” fait place à une cinquantaine de looks fabriqués à partir de matières recyclées, certains tout droit référencé à l’incontournable printemps-été 94 de Gaultier. La collection était divisée en cinq parties exploitant des thématiques relatives à l’engagement, à la rébellion ou encore à la transformation. Tote-bags en coton recyclés, motif maison croissant de lune revisité, tendance motocross/racing ont généré une ambiance post apocalyptique et stridente. La représentation s’est finalement terminée sur un ton musicalement symphonique, adoucie par des tenues plus chaleureuses à base de foulards, patchworks et tapisseries.
À l’arrière des célébrités allant de Burna Boy, Tyga à Noah Cyrus, s’entassent les 1000 personnes issues du grand public ayant obtenues un ticket gratuit pour assister à l’évènement. Un décor remarquable autour de trois énormes tours composées de vêtements usés et entassés. Toutefois, la seule chose qui envahissait cette salle fut la frustration des spectateurs. Rien de plus déconcertant que d’installer des piliers frôlant le plafond, sans pour autant réussir à installer une estrade afin que le show soit correctement admiré par tout le monde.
Deux choses se font ressentir : la maladresse des organisateurs et le mépris que la créatrice a laissé transparaître envers les personnes qui ne lui portent aucun intérêt financier ou notoire. En guise de mécontentement, de nombreux “Marine Serre à rien” se dégagent de la foule. Soutenant la belle cause, l’engagement de ce défilé s’est vu peu à peu ternir par l’atmosphère irrespectueuse que les invités ont éprouvé. Les passionnés de mode présents, la plupart émus, y voyaient avec espoir le moment idéal d’atteindre une partie de leur rêve. Etant masqués par la masse des individus et leur silhouette, les mannequins ne tenaient que le mot invisible pour les décrire.
Sous la mélodie, seul le paysage de ces tours dominantes étaient là pour rabaisser la valeur des spectateurs qui demeuraient, loin des étoiles, quiconque venant de nulle part. Force est de constater au grand dam des conviés, ce clivage social inhérent au monde de la mode, que la créatrice dit pourtant vouloir changer. Il n’y a rien d’exaltant à attendre dehors frigorifié pendant plus d’une heure un spectacle de 15 minutes existant que pour les yeux des V.I.P.. Pour ainsi dire, davantage de reconnaissance aurait été apprécié envers la communauté de la créatrice, sans qui, ses collections ne se vendraient pas.