Connue pour son hit populaire « My Boy Lollipop » sorti en 1964, la chanteuse jamaïcaine Millie Small est décédée ce mardi 5 mai des suites d’un AVC. Trente Trois Degrés revient sur le parcours exceptionnel de la célèbre icône du ska.
« Je n’avais pas l’intention de devenir une star mais j’ai toujours voulu être chanteuse. J’ai senti que c’était mon destin de partir pour l’Angleterre », déclarait Millie Small à la sortie de son premier tube. Née Millicent Small, en 1946 à Clarendon en Jamaïque, elle est l’une des rares chanteuses ayant marqué le début de l’ère ska. À la fin des années 50, les musiciens jamaïcains jouaient une sorte de « rythm & blues » combiné avec du jazz. Ce son associé au mento et au calypso donne les premiers rythmes du ska. Alors qu’elle vient d’obtenir son indépendance, la situation économique de la Jamaïque devient de plus en plus précaire et de nombreux habitants immigrent en Angleterre. Vers la fin des années 70, c’est donc dans ce pays que se développe la seconde vague du ska. Une musique qui sera fortement influencée par le son punk anglais parsemé de reggae.
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Un talent prometteur
À l’âge de douze ans, Millie Small participe au concours de talents « The Vere John’s Opportunity Hour » et se place à la deuxième place. Quelque temps plus tard, elle décide de former un duo avec l’artiste de reggae Roy Panton. Ensemble, ils enregistrent pour le label Studio One de Sir Coxone Dodd, ce qui lui aura valu le succès du titre We’ll Meet.
Lorsque Chris Blackwell, le fondateur du label Island Records la découvre, il emmène la jeune femme en Angleterre en 1963 afin de l’aider à poursuivre sa carrière. My Boy Lollipop enregistré à Londres par un groupe de musiciens de session comprenant le guitariste Ernest Ranglin et Rod Stewart à l’harmonica, met en vedette sa voix enfantine et aiguë qui lui vaut un succès mondial. Cet album reste l’un des disques ska les plus vendus de tous les temps, avec plus de sept millions de ventes. Se faisant ensuite plus discrète malgré la parution de trois albums, la chanteuse dispose d’une influence indéniable sur le paysage musical anglais de l’époque. « J’ai fait le tour du monde avec elle parce que tous les pays voulaient la recevoir et l’inviter sur des plateaux de télévision. La manière dont elle a géré tout cela est incroyable. Elle était une personne très humaine et douce, quelqu’un de spécial », a confié son ami et coproducteur Chris Blackwell souhaitant rendre hommage à l’artiste décédée à l’âge de 73 ans.