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Woodstock 99 : rendez-vous en enfer

par Louis Martins 20 septembre 2022
par Louis Martins 20 septembre 2022
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Septembre marque la fin de la saison des festivals de l’été 2022. Au cours du mois d’août Netflix sortait un documentaire retraçant en trois épisodes le chaos de ce qui devait être un événement inédit du passage entre le XXème et XXIème siècle… Woodstock 99.

Le Woodstock des années 99. Nom ronflant renvoyant à un imaginaire rêvé. L’édition 69, comprenez la première édition, fût une telle réussite qu’elle fut perçue comme un ovni dans l’historique des festivals. Réalisé en marge de la révolution industrielle de l’époque, Woodstock avait marqué les esprits par sa différence et sa liberté d’esprit. Organisé sur un site naturel en accord avec un fermier, l’idéal du festival s’était matérialisé au travers d’expériences telles qu’une cantine gratuite ou une politique zéro déchets. Peace and love.

Alors quid de Woodstock 99 ? Michael Lang, le créateur originel de l’édition 69 signe son retour. Bon signe ? Pas tellement, puisqu’il est accompagné par le promoteur John Sher (Métropolitan entertainement) celui-la même qui avait échoué à réaliser la seconde édition du festival en 1964. Alors pourquoi et comment Woodstock 99 a pu devenir l’un des plus importants échec de l’industrie musicale ?

L’Amérique à l’aube des années 2000

La culture occidentale des années 2000 vire à la démesure. À l’issue de la 3ème révolution industrielle des années 1970, le débat public aux États-Unis est marqué par une masculinité envahissante. Il faut dire que la fin des années 2000 aux Etats-unis est celle qui marque l’avènement de films tels que American Pie. Cela se matérialise alors directement au sein du festival à travers divers gestes et paroles déplacés. Le concert de Sheryl Crow est particulièrement symptomatique de ce phénomène, puisque de nombreux hommes demandent explicitement à l’artiste de montrer ses seins. Une attitude que l’artiste regrettera. Au promoteur alors d’assumer une atmosphère désagréable et la présence notable d’un public présent pour d’autres motivations que la musique.

À cela ajoutez un autre marqueur social de l’époque : la violence. Cette dernière se développe au sein de la société de manière décomplexée. Certains perçoivent d’ailleurs certains films, tels que Fight Club, comme un moyen de légitimer cette violence. Bien loin du message désiré par David Fincher, certains esprits étriqués se laissent aller à leurs passions les plus délirantes.

Welcome in Woodstock 99.

Quand « Woodstock expérience » rime avec cupidité

Attention. Il n’est certainement pas question ici d’accabler « les jeunes ». C’est d’ailleurs un des défauts de la série. Le terme « les jeunes » apparaît parfois comme désobligeant et englobe tout le public, alors qu’il aurait fallut apporter plus de nuances. L’accent critique aurait mérité de mettre plus en évidence la responsabilité des organisateurs. La réalisation a fait le choix de mettre en exergue leur naïveté. Laissant libre court à leur discours, sans apporter d’œil critique explicite. Car s’il s’agit de trouver un ou des fautifs, ce sont bien du côté des têtes soi disant pensantes qu’il s’agit de se pencher.

« Woodstock » et sa terminologie n’était en effet qu’un prétexte à des fins commerciales. Car la réalité du festival fut tout autre que celle qu’ils furent miroiter aux festivaliers. Établir l’édition de Woodstock 99 sur le site de Griffiss (ancienne base militaire de l’US Air Force dans l’état de New-York) était la première mauvaise idée. Bétonné, le site ne disposait que de très petites zones d’ombres. La chaleur des 3 jours de festivals fut donc très rapidement écrasante. Les cas de déshydratation se multipliant, il semblait logique de diriger les festivaliers vers des points d’eau. Seulement, pour Woodstock 99 un problème en amenaient deux autres. Le premier, les bouteilles d’eau en vente étaient trop chères. Le public se dirigeait dont logiquement vers les points d’eau des sanitaires. La queue étant bien trop longue, certaines canalisations furent sectionnées et le réseau d’eau dégradé. Au 3eme jour du festival l’eau disponible en libre service aux robinets n’était plus potable.

Woodstock 99  : « rêves de paix et amour déchus ».

L’organisation n’a par ailleurs pas pu capitaliser sur un budget illimité comme escompté. Enfermé dans une volonté de profit, ils ont alors décidé de procéder à un certain nombre de coupes budgétaires. Ainsi, la sécurité présente sur le festival était composée de jeunes gens n’ayant aucune connaissance des enjeux sécuritaires d’un événement réunissant 100 000 personnes. Le système de traitement des déchets était inexistant. Dès le samedi matin (jour 2 du festival), le site fut recouvert de déchets.

Enfin, symbole de la commercialisation à outrance de cette édition « Woodstock 99 », les organisateurs avaient mis en place un système de Pay-per-view. Ainsi, des journalistes circulaient et capturaient l’ambiance, échangeaient avec les festivaliers et les encourageaient parfois à agir sauvagement face caméra. MTV proposait en fait des forfaits à la carte pour visionner l’événement de trois jours en direct à la télévision.

>> À LIRE AUSSI | Festival d’Altamont : LSD, violence et la fin d’un rêve

Un achat d’une journée coûtait 29,95 $, tandis qu’un forfait de trois jours coûtait 59,95 $. Cette expérience avait déjà été expérimentée par MTV lors de l’édition Woodstock 94 et avait généré un chiffre d’affaires impressionnant de 9 millions de dollars. Mais cette fois-ci, au delà du chiffre d’affaires généré exclusivement pour les organisateurs, le Pay-per-view stimula les pulsions d’une frange du public, débouchant par la publication d’agressions à caractère sexuel en direct. Nous tenons là l’équation Woodstock 99 : une organisation naïve, supplée par quelques individus se laissant aller à leurs pulsions. Le chaos semblait alors inévitable.

Le chaos

Certains prêtent les raisons du chaos naissant à un style musical : le nu métal. Il est vrai que la foule s’élevant comme un seul homme lors du concert de Limp Bizkit était particulièrement impressionnante. Seulement nous tenons là une seconde faiblesse du documentaire en écho de la première évoquée plus haut (organisation).

Il n’est pas concevable de faire porter à un style musical le chaos qui s’ensuit. Encore une fois, ce sont les organisateurs qui ont brillé par leur errements et fautes successives. Comment justifier le fait de livrer 100 000 bougies à des festivaliers dont certains sont surexcités et ont déjà réalisé des dégradations sur le site du festival ? Comment évoquer un concert surprise après le dernier concert officiel du festival, pour finalement ne rien offrir aux fans ? Le concert des Red Hot Chili Peppers, dernier moment fort du festival s’est donc soldé par un cuisant échec.

Le festival s’embrasse et la folie gagne la foule.  La sécurité est débordé, les décors sont ravagés, des camions incendiés explosent, les boutiques éphémères sont pillées et Woostock 99 se conclut de la plus mal des façons. Il faudra attendra l’arrivée des autorités afin de remettre un peu d’ordre et conclure enfin ce qui a déjà viré au drame pour certains festivaliers. Car effectivement, certaines ont vécus un enfer.

De nombreuses femmes furent victimes d’agressions sexuelles et cela fut prouvé très rapidement au terme de différentes enquêtes fédérales. À cela, l’organisation répond une fois par la bêtise. John Sher déclare alors à la face du public que 4 viols sur un événement réunissant plus d’une centaine de milliers de personnes, correspond finalement aux statistiques d’une ville de cette taille aux États-Unis. Dégoût.

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Louis Martins

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