C’est avec « L’enfant de la pluie », que So La Lune marque son retour sur les plateformes de streaming. Un album qui semble être à l’apogée de sa créativité dans le rap.
So La Lune est un rappeur qui se distingue par l’aspérité de sa voix et son écriture languissante. Depuis le début de sa carrière, il divise son auditoire. Certains n’hésitent pas à affirmer que c’est la révélation rap de ces dernières années. C’est aussi le cas d’SCH et Niska qui prônaient un avenir brillant pour le rappeur. Évidemment, ils voyaient très juste : on note par la suite des collaborations avec SCH. Notamment une dernière, présente sur ce nouvel album « L’enfant de la pluie ».
Son premier album
Pourquoi parle-t-on d’un premier album ? C’est évidemment car ses projets précédents sont considérés comme des EP (expérimental project). So La Lune a toujours été très productif, de cette manière, on ne peut plus passer à côté de sa musique. En 2021 il enchaîne alors sept projets sur la même année, une méthode bien forgée qui permet de susciter une curiosité autour de l’artiste. Que vous l’ayez découvert trois ans auparavant ou la semaine dernière, la recette reste la même. Cependant, la technique et la maîtrise évoluent. Et la majorité s’accorde à dire qu’un nouveau cap a été franchi sur ce dernier album.
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« L’enfant de la pluie » : entre inquiétudes, tourments et espoirs
Au-delà de sa voix tranchante caractéristique, So La Lune possède bel et bien une identité unique. Avec un nom faisant directement référence à l’astre lunaire, la logique tendrait à lui rendre un aspect extra-humain. Son originalité et son énergie hors du commun dans le rap nous transportent, hors du schéma musical ordinaire. Autrement dit, il fait de la musique comme aucun autre.
« Je suis moins proche des humains que du ciel. » – 99 avenue
Cette direction métaphysique est contrebalancée par la réalité des textes du rappeur. Alors même qu’il évoque le ciel, le vent ou les étoiles, l’artiste se livre sur ses symptômes « humains » liés à l’amour, sa famille ou sa solitude. Même si son art est empreint de rêverie, il rappelle sa vraisemblance. So La Lune détaille ses difficultés et ses interrogations, ce qui permet à l’auditeur de s’identifier profondément à la musique. Le natif de Lyon puise avec pertinence dans ses expériences personnelles pour traiter de ses maux. Artiste torturé, le rappeur use d’un vocabulaire ultra-référencé qui rend son propos riche.
« Dans tous mes sons j’parle d’euros, j’brasse, après tu m’vois plus. Le diable se cache même plus, Prada et tout. » – Sali
Aujourd’hui ce qui participe à la spécificité de So La Lune ce sont en grande partie ses promenades mélodieuses aux limites de la pop. Si le rap est devenu beaucoup plus large dans son approche, la musique de So La Lune reste difficile à catégoriser à l’intérieur. Désormais, il chante et pousse sa voix sur la quasi totalité de l’album, ce qui l’harmonise particulièrement.
Magie ou travail ?
« J’ai cherché, c’est comment avec de la magie? » -Un jour d’été
« L’enfant de la pluie », c’est dix-huit titres et une vingtaine de producteurs réunis sur un projet de plus de cinquante minutes au total. Le tout rythmé par ce qui ressemblerait à de la sorcellerie : l’écriture de So La Lune. Deux featurings, avec Khali et SCH, viennent accompagner le rappeur sur ce projet. L’album réunit les plus belles mélodies pour des textes qui marquent un progrès immense dans la carrière de l’artiste. Il est évident qu’on ne peut plus considérer So La Lune comme un rookie. Plus que de la magie, « L’enfant de la pluie » c’est la concrétisation d’un travail acharné, de la part de l’artiste ces dernières années.
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