La musique n’a pas de frontière. Voici une évidence qui parcourt les époques et qui est mise à l’honneur par la Philharmonie de Paris. Alors que la musique afrobeat y sera célébrée via une exposition à partir du 20 octobre, ont eu lieu ce week-end de multiples concerts, en compagnie notamment des voix d’Oxmo Puccino et de Benjamin Epps.
Fela Kuti et Tony Allen, deux musiciens mythiques mis à l’honneur par la Philharmonie, et qui ont fait écho à la légende d’un genre musical : l’afrobeat. Musique aux influences diverses (highlife, jazz, funk yoruba), l’afrobeat naît au Nigéria dans les années 70, épicentre culturel de l’Afrique. Fela Kuti popularise alors ce genre sur l’ensemble du continent africain à travers des textes engagés s’opposant au néocolonialisme et aux dérives des pouvoirs politiques successifs.
Mais Fela Kuti n’était pas seul lors de l’élaboration de cette rythmique unique. Effectivement, un homme l’accompagnait en la personne de Tony Allen, batteur d’exception que la philharmonie a décidé d’honorer ce week-end.
Alors que depuis le week-end dernier plusieurs concerts sont organisé, dimanche soir deux noms du rap FR, Oxmo Puccino et Benjamin Epps, rendent hommage à Tony Allen et à l’afrobeat. Un événement culturel majeur au sein de la capitale.
Qui est Tony Allen ?
Une icône mondiale. Voici le titre qui convient au statut du grand musicien qu’est Tony Allen. Natif de Lagos, l’artiste nigérian a brillamment terminé sa carrière à Courbevoie (92) en région parisienne. Depuis son décès le 30 avril 2020, son nom trône au panthéon de la musique internationale et l’audace de son jeu méritait bien un hommage.
Dans les années 1960 il rencontre Fela Kuti au détour d’une énième performance de batteur avec son groupe de l’époque. Démarre alors la carrière de Tony Allen. Oui car bien que Fela Kuti ait eu une importance considérable dans la carrière du batteur, il ne faut pas négliger le rôle de Tony Allen dans la genèse de l’afrobeat. Conscient de sa dette, Fela Kuti produira d’ailleurs, via sa bande Africa 70, trois albums de Tony Allen.
Seulement, vient la rupture après plusieurs différends politiques et financiers. Après une ultime performance au festival de jazz de Berlin en 1978, Tony Allen quitte le groupe Africa 70 et retourne s’installer au Nigéria.
En 1984, le batteur nigérian débarque en France, il y demeurera jusqu’à la fin de ses jours. Célébré par les plus grands musiciens, notamment Damon Albarn, il aura également une empreinte non négligeable sur la scène musicale française comme en témoigne la présence ce dimanche d’Oxmo Puccino et de Benjamin Epps ou encore de Cheick Tidiane Seck.
Hommage et héritage
Ce dimanche 16 octobre à 19h a donc eu lieu à la Philharmonie de Paris un concert inédit en hommage à Tony Allen. Intitulé « Celebrating Tony Allen Spirit of The Drum”, le concert revenait évidemment sur l’époque radieuse vécue avez Fela Kuti via trois morceaux que seront «Afro-Disco Beat », «No Accommodation for Lagos » et « Progress ».
4️⃣ Celebrating Tony Allen
Contributeur légendaire de l’afrobeat, Tony Allen est célébré le temps d’une soirée rythmée réunissant plusieurs artistes : Oxmo Puccino, Vincent Taeger, Cheick Tidiane Seck, Yannis Philippakis..
🗓 Dimanche 16 octobre à 19h00
Tony Allen © Bernard Benant pic.twitter.com/H83mYIK7xN— Philharmonie de Paris (@philharmonie) October 10, 2022
Parmi la trentaine d’artistes réunis sur la scène, c’est Oxmo Puccino qui aura l’honneur d’introduire l’hommage à travers la lecture d’un texte de Ben Okri, poète et romancier nigérian basé à Londres. Benjamin Epps, prendra la scène afin de se faire le chantre de cette jeune génération mise en valeur par Tony Allen dans son ultime album There Is No End, paru après sa mort. Enfin, ce concert unique sera conclu en beauté par Cheick Tidiane Seck. Seul au piano, le musicien déclamera le poème de Birago Diop “Le souffle des ancêtres”.