Dans la soirée du 18 avril, la ville de Villeneuve-la-Garenne située en banlieue parisienne a été le théâtre d’un grave accident de moto impliquant la police. Nombreux sont les artistes à avoir réagi à cet événement, considérant qu’il s’agit là d’une énième bavure policière.
Tuer un Homme est un crime mais tuer un crouille c’est leur tradition
— Médine (@Medinrecords) April 19, 2020
Hier soir aux alentours de 22h30, de vives tensions ont éclaté après que des officiers de police à bord d’un véhicule banalisé auraient délibérément ouvert leur portière pour tenter d’arrêter un jeune homme en motocross. Selon les policiers présents sur place, le conducteur de la motocross aurait « foncé délibérément » sur le véhicule de police, une information diffusée ce midi dans le JT de France 3. Un chassé-croisé symptomatique des bavures policières entre police et témoins. D’après plusieurs vidéos et des informations de témoins relayées sur les réseaux sociaux, sa chute lui aurait par la suite provoqué une fracture ouverte à la jambe.
Cet incident a suscité de nombreuses réactions; plusieurs rappeurs ont exprimé leur indignation sur un sujet qui est, depuis plus d’une décennie, sur le devant de la scène urbaine. Des rappeurs comme Plk, Mac Tyer, Dosseh, Médine ou encore Gradur ont immédiatement pris la parole.
Nike la police c est trop !!!!!!!! https://t.co/9TILz2CQqz
— Mac Tyer (@general_mactyer) April 18, 2020
Vraiment triste la vidéo du Petit de Villeneuve la Garenne j’ai même pas pu la regarder jusqu’à bout.. un grand courage à lui et sa famille et à la famille du jeune de La Courneuve aussi et paix à son âme. #Farwest #JusticeAdeuxVitesses
— GRADUR #Zone59 disponible partout (@GRADIDUR) April 19, 2020
Cette année, le sujet est plus que jamais au coeur de l’actualité. Le film Les Misérables, qui figurait parmi les nominés dans la catégorie meilleur film international aux Oscars, traite des bavures policières dans la banlieue Est de Paris. Le ton est donné, le film témoigne d’une tragique réalité dont les tensions ne se sont toujours pas apaisées.
« Les bavures c’est une folie » @DossehLaFamine
Dosseh a eu le courage de s’exprimer avec lucidité sur la bavure policière survenue hier soir à #VilleneuveLaGarenne
(Faites passer le message pour que la France nous entende et comprenne ce qu’il se passe dans nos quartiers) pic.twitter.com/gumSP7YZGA
— RapGhetto.com (@RapGhettoNews) April 19, 2020
« J’ouvre une bouteille à chaque fois qu’ils ferment le cercueil d’un flic » – Kaaris
Rap français et forces de l’ordre : une relation conflictuelle depuis des décennies
Les rappeurs tels que Kery James luttent pour que justice soit faite, pour dénoncer les abus. La marche pour la justice et la dignité défile tous les ans. Elle oeuvre sur les réseaux pour diffuser l’information sur les familles des victimes de violences policières et réunit plusieurs rappeurs comme Lino, Gradur, Mac Tyler ou encore Mokobé.
Depuis l’anthologique « Nique la police » de NTM, ou bien « Brigitte, femme de flic » de Ministère Amer, l’animosité entre les deux parties n’a jamais cessé.
Même si les propos sont plus politiquement correct, la lutte perdure. Après la mort d’Adama Traoré, les rappeurs Youssoupha, Médine, Kery James, Mac Tyer et bien d’autres encore se sont même réunis à la Cigale pour un concert lui rendant hommage.
Pour preuve avec la mythique punchline de 113 : « Face à la police, me rendre hors de question, l’uniforme bleu, depuis p’tit nous haïssons », aucune des deux parties n’a essayé d’entamer un dialogue. La police, très souvent en sous effectif dans les banlieues parisiennes, use bien souvent d’un rapport de force qui dépasse l’exercice de ses fonctions pour se faire respecter.
L’événement d’hier soir s’inscrit dans la lignée des multiples autres exemples où l’opposition entre « la rue » et les policiers grandit. Les rappeurs sont les premiers porteurs du message, engagés dans la lutte pour la justice et l’égalité. « C’est nous les condés » de Fianso inverse les rôles et place les rappeurs comme justiciers.