Banksy risque de perdre ses droits sur son oeuvre « Le Lanceur de fleur » après la décision d’une instance européenne.
Controversé, surveillé et souvent adulé, le portrait de Banksy est unique en son genre. Longtemps vu comme l’artiste le plus énigmatique de sa génération, notamment grâce à son anonymat, cet atout se retourne aujourd’hui contre lui.
En effet, une décision du 17 septembre de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), déclare que l’anonymat de l’artiste britannique signifie qu’il ne peut pas en être formellement identifié comme l’auteur de son graffiti « Le Lanceur de Fleur ». Un choix qui arrange le fabricant de cartes de vœux Full Colour Black, qui voulait utiliser l’œuvre pour ses produits. C’est ce dernier qui est d’ailleurs à l’origine de la procédure obligeant Banksy à contre-manœuvrer face à l’EUIPO.
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En 2014, l’artiste avait déposé une marque pour cette image auprès de l’Union européenne. Il avait également ouvert une boutique à Londres nommée « Produit intérieur bruit » et cela afin de prouver qu’il utilisait la marque déposée. Mais depuis 2018, le fabricant de carte de voeux a lancé une procédure visant à lui retirer l’exclusivité de ses droits, jugeant que Banksy avait déposé la marque de « mauvaise foi », autrement dit sans avoir l’intention de l’utiliser pour des produits ou des services.
Dans sa décision du 17 septembre, l’EUIPO estime que : « […] Il est clair que lorsque [Banksy] a déposé la marque, il n’avait aucune intention d’utiliser l’œuvre pour commercialiser des biens ou fournir des services » mais aussi que « Le problème que posent les droits de Banksy sur l’œuvre Le Lanceur de fleurs est clair : protéger ses droits au titre de la propriété intellectuelle exigerait qu’il perde son anonymat, ce qui nuirait à son personnage ». Dès lors : « il ne peut pas être identifié comme le propriétaire incontestable de telles œuvres ».
L’EUIPO a donc invalidé la marque déposée par Banksy et l’oblige maintenant à payer les frais de justice de l’entreprise Full Black Color. Si cette décision divise les opinions, elle peut aussi inquiéter les artistes qui peuvent y voir une nouvelle atteinte à la sauvegarde de leur art. Un art qui ne semble dorénavant plus protégé par les instances européennes face aux désirs économiques de certaines entreprises. L’artiste a maintenant deux mois pour faire appel de cette décision.
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