Originaire de Grigny-La Grande Borne dans le 91, Denzo fait partie de ces rappeurs ambitieux qui animent la scène française. Après sa première mixtape Atrocité, il dévoile « Ce monde », un titre plus conscient qui marque un changement important dans sa vie d’artiste.
Comment as-tu commencé la musique ?
J’ai eu une enfance comme tout le monde; j’adorais le foot, j’en ai fait de mes huit ans à mes seize ans. À treize ans, je me suis mis dans le rap. J’avais un groupe, on était huit. Au début, j’avais peur de me lancer à cause de ma famille notamment mais une fois que j’ai commencé je ne me suis plus posé de question. Je me rappelle de la première fois où j’ai enregistré en cabine, j’ai tellement kiffé !
Qu’est-ce qui t’a le plus inspiré ?
Ça a commencé en regardant les autres. Je me suis très vite intéressé à l’industrie musicale. Je regardais énormément d’interviews d’artistes puis je me suis dit que j’avais un talent, je le savais. Je voulais vraiment réussir dans la musique. Le tout premier son c’était avec mon groupe même si on ètait quand même un peu divisé. On l’a enregistré dans un studio pour vingt euros. De là, j’ai fait sons sur sons, puis notre groupe est passé de huit à trois et je voyais qu’on avait du mal à passer ce cap. On faisait beaucoup de vues etc… Mais on atteignait jamais le million.
C’est là où je me suis lancé solo, j’ai commencé à chercher une équipe. J’ai fini par trouver Royal Music avec qui on bosse vraiment bien. Il y a eu les freestyles Daymolition qui ont grave bien marché. Ça a pris une grande ampleur, ça devenait sérieux. Première mixtape, deuxième mixtape… Et c’était parti.
« En rentrant de l’école, je regardais des interviews pendant des heures »
Tes inspirations dans le monde du rap ?
Tout le monde, c’était vraiment tout le monde ! Par exemple, SCH ce sont ses interviews qui m’ont donné envie d’écouter sa musique. C’est en l’écoutant parler que j’ai eu envie de m’intéresser à ce qu’il faisait. Les interviews c’était mes devoirs : je rentrais de l’école je regardais des interviews pendant des heures, je faisais que ça. Du coup je faisais pas mes devoirs (rires).
C’était comment ton feat avec Koba LaD ?
Pour moi la musique c’est du partage, les feats c’est la meilleure chose. Comme aux States, ils sont en groupe au studio, ils posent tous ensemble. Pour moi, le feat avec Koba, ça devait se faire. C’est le son 91, le son parfait. Et Koba a vraiment fait le bon, il m’a donné de la force sans se poser de questions. C’était lourd.
Atrocité, ça a été quoi pour toi ?
C’était vraiment en mode rue (rires), je venais de sortir de la rue. Dans tous les sons de ce projet, je raconte cette vérité. Avant j’étais tout le temps sur le terrain, je traînais dehors… Contrairement à mon dernier single par exemple.
« Je suis obligé d’évoluer si je veux entrer dans la cour des grands »
Justement, parle-nous de ton single.
Au moment d’Atrocité, j’aurais jamais imaginé sortir un son pareil ! Dans l’écriture, on dirait que j’ai trente ans ! C’est un son très mélancolique, on sent que j’ai pris en maturité, je le ressens. De toutes façons je suis obligé d’évoluer si je veux entrer dans la cour des grands; il faut évoluer dans sa musique. Ce que je racontais et ce je faisais à 17 ans c’est pas du tout ce que je vis aujourd’hui.
On retrouvera un peu d’Atrocité dans ton prochain album ?
Non justement, mon single qui sort là, ça l’illustre déjà mieux. On va voir le changement. Les gens avaient kiffé atrocité je sais mais là je veux changer un peu.
Denzo revient donc avec un single poignant en racontant l’injustice qu’il ressent quotidiennement dans les quartiers. À la prod, on retrouve le talentueux Punisher qui a déjà travaillé avec Kaaris, SCH, Dosseh ou encore Booba.
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