«Je chante depuis petite mais aujourd’hui, ce que je fais est sérieux ». Une phrase qui résume bien l’ascension fulgurante de Dina alias Dina Bossy. Après un planète rap admirable, la jeune toulonnaise de 21 ans aux influences urbaines nous dévoile son EP « Bossy », qui n’a pas fini de vous surprendre.
Ce n’est que le début et pourtant, Dina Bossy n’a pas fini de faire parler d’elle. Grâce à son tempérament de feu et son attitude « badass » à la Rihanna, la jeune interprète de « Unfollow » a répondu présente à notre interview. Au programme ? Une femme inspirante, bosseuse et ambitieuse avec la tête sur les épaules.
Peux-tu nous parler un peu de toi et de ton parcours musical ?
Je m’appelle Dina, j’ai 21 ans, j’ai grandi dans un petit village à côté de Toulon. J’ai un rapport avec la musique depuis que je suis bébé. Ma mère écoutait énormément de musique donc j’ai grandi dans cette atmosphère musicale. Elle écoutait des gros noms de l’industrie américaine comme Mariah Carey, Beyoncé, Dr Dre… mais également de la variété française comme Jean-Jacques Goldman. J’ai grandi dans une atmosphère musicale variée et j’ai adoré ça depuis toute petite.
Tu t’es investie dans ta carrière d’artiste à quel âge ?
Je pense que ça remonte il y a deux, trois ans. Déjà quand j’étais petite c’était un rêve de gosse. J’ai un profil totalement artiste « cliché » à 100% (rires). J’aime la philo, le français, l’histoire-géo… je suis souvent dans ma bulle. Mais l’investissement n’est pas le même qu’aujourd’hui. C’est lorsque j’ai commencé à aller en studio que j’ai compris que ce je faisais devenais sérieux. Avant j’étais une artiste amateur, aujourd’hui c’est sérieux.
Tu t’es fais connaître à partir de quel âge et qui t’a repérée ?
« Connaître » c’est un grand mot je pense. J’ai commencé à faire mon trou sur les réseaux, notamment Instagram, en faisant des reprises de musiques de Beyoncé. D’ailleurs ma vidéo y a été pas mal relayé, c’est parti sur des pages avec 300,000 abonnés…
J’ai alors eu une petite communauté. Grâce à la viralité de la vidéo, j’ai eu de nouveaux contacts qui m’ont dit : « Stop les covers faut que tu fasses quelque chose de plus sérieux. ». Ça m’a beaucoup plu. Même si ma première expérience du studio n’était pas forcément bonne, car c’est assez particulier. Quand tu vas en studio il faut adopter un train de vie et s’y adapter.
« Je livre mes sentiments et souvent je le fais en musique parce que je ne le ferais pas dans la vraie vie. »
Peux-tu nous parler un peu de « Bossy » ?
C’est très représentatif de ce que je suis, en tant que personne. Au début ça ouvre, tu t’ambiances, il y a des sons un peu dansants. Après c’est des sons un peu plus sérieux, sur lesquels je livre mes sentiments, et souvent je le fais en musique parce que je ne le fais pas dans la vraie vie.
C’est donc un projet personnel que tu nous présente ?
Oui, ça reste personnel. Et je trouve qu’il représente bien mon rapport à la musique. J’ai fait de la musique comme je l’aime. J’ai beaucoup participé à la réalisation sur tous les sons. J’aime bien avoir la main mise sur ce que je vais interpréter, sur ce que je vais dire, s’il y a un truc que je ne sens pas on change ! C’est nul de faire bêtement, je veux que ça me ressemble, que ce soit moi. J’aime bien assister et participer à tout le processus artistique, c’est très important pour moi.
Tu as l’air d’être une personne au caractère fort, est-ce que c’est quelque chose que tu as voulu mettre en avant dans ton album ?
Oui, c’est très important et puis ça fait parti de l’actualité aujourd’hui. Les femmes sont là, elles en veulent, elles ont du caractère. De plus, j’ai grandi dans un univers de femmes très fortes, qui ont énormément de caractère, tout en restant entourée par beaucoup d’hommes. La plupart de mes amis sont des hommes. J’ai donc un côté féminin mais aussi une fermeté masculine.
Tu sembles t’être inspiré du film Pulp Fiction pour ta pochette. Si c’est le cas, pourquoi ce film ?
C’est le but ! En fait, avec Mister Fifou, on a débriefé sur ce que l’on pouvait faire et essayé de capter l’univers de l’EP. On s’est dit qu’il fallait quelque chose de « badass », qui en jette. Il m’a envoyé plusieurs images et ce qui envoyait le plus c’était la pochette de « Pulp Fiction ». Le plus drôle dans tout ça c’est que je n’ai jamais eu le temps de voir ce film (rires).
Peux-tu nous parler de ton single « Unfollow » ?
Unfollow c’était vraiment « à l’essai ». C’était le premier son que j’ai travaillé avec Sony et je pense que ce n’est pas le son qu’on va prendre le plus au sérieux dans mon EP. On s’est dit qu’il fallait faire un titre qui ambiance, gimmick à fond.
C’est-à-dire que ça ne représente pas vraiment ta personnalité ?
Non, je dirais que c’est plutôt ce que la musique évoque. Elle donne un fort caractère, c’est bad girl un peu, genre je t’ai unfollow je t’ai « tej » ! C’est surtout dans le fond que ça me ressemble. J’y vois une prise de position en faveur du mouvement féministe, la femme s’affirme !
« C’est normal d’aider les gens à grande échelle, quand tu peux. »
Tu aimerais qu’on t’identifie à une artiste engagée ? À une artiste qui soutient une cause particulière ?
Qui soutient même plusieurs causes ! Notamment les injustices et les inégalités. Je pense qu’en tant qu’artiste, une fois que tu as de l’influence, c’est bien d’aider des gens avec. Je pense même que c’est normal d’aider les gens à grande échelle, quand tu peux. Mais je plutôt une meuf cool aussi (rires), qui se prend pas la tête, rigolote.
T’aimerais faire des featuring avec des artistes ?
Je rêve, même si je ne pense pas que ce soit possible, d’un titre avec Drake . Après j’aime beaucoup la vibe de Hamza ou Oboy. Ça reste de l’urbain sans être trop du rap, c’est très mélodieux, très chanté et c’est ce qui pourrait coller le mieux à mon univers.
Te définis-tu comme une rappeuse ?
Non ! Moi je me définis comme une chanteuse même si je sais rapper, j’aime bien écouter du rap et j’aime rapper. Déjà c’est dur de s’imposer en tant que femme dans un milieu pareil, alors en tant que rappeuse ça doit être encore plus compliqué, faut être vraiment solide. Moi c’est le chant, ça a toujours été ça, la chanson.
C’est comment d’arriver chez Sony Music France et d’avoir un contrat à 21 ans ?
C’est gros ! Je réalise pas forcément. On est beaucoup dans le travail. Les gens se disent que j’ai signé, et puis ça y’est, je suis une star mais pas du tout ! Déjà, il y a énormément de travail, énormément de temps investi, énormément de concessions.
Forcément le temps que je passe ici, je ne le passe pas avec mes proches, je ne suis pas avec mes amis dans le sud, en train de rien faire. Même si c’est toujours ce que j’ai voulu faire, je ne me plains pas, mais il y a des côtés plus désagréables que d’autres.Je ne m’en rends pas compte parce que je ne fais que de travailler. Toute ma vie, même quand je me repose, est pensée en fonction de mes allers-retours à entre Paris et Toulon.
Ton plus grand rêve en tant que chanteuse ?
Moi comme je suis beaucoup de la culture US, je pense que ce serait d’avoir un grammy (rires) !
« C’est bien de pouvoir travailler en famille. »
Ça s’organise comment une carrière d’artiste ? Quel est ton entourage ?
Tout s’est fait via les réseaux sociaux. L’engouement est parti des story de SebDaddy. Puis Sony est entré en contact avec nous directement, je suis arrivée au rendez-vous, j’ai chanté devant eux . J’avais beaucoup de pression. Au final ils m’ont rappelée, on a parlé d’une éventuelle signature et maintenant je suis là ! Je suis entouré de mon producteur, Mouss Parash, toute l’équipe de Sony, et mes deux amis de longue date qui m’aident au quotidien sur tout, ils gèrent une bonne partie de ma vie. C’est bien de pouvoir travailler en famille.
Est-ce que tu penses que tu aurais pu réussir sans les réseaux ?
Non je ne pense pas ! Aujourd’hui, avant même de pouvoir faire quelque chose en maison de disque, il faut avoir du buzz avant. C’est compréhensible, les gens se font un nom grâce aux réseaux sociaux, ils acquièrent une fan base et après ils peuvent signer.
Du coup t’as un certain rapport avec les réseaux sociaux ?
Oui comme je l’ai dit, je passais beaucoup de temps sur Twitter et il y a de belles surprises ! Je me suis faite des contacts dans le milieu de la musique grâce à ça ainsi que d’autres contacts, comme le manager des Migos. On sous-estime souvent les réseaux sociaux mais il ne faut pas. Et cela même si j’ai un peu du mal à les gérer parfois parce que car je n’y suis pas très active.